Extrait du journal

Par trois armées, les . deux premières venues, par le rivage' de la Méditerranée, de Libye et de Cyrénaïque, et la troisième partant d'Erythrée pour lonyer la met Rouge,1 les légions italiennes menacent au jourd'hui l'Egypte. L'Egypte ? Bien plu tôt que l'immense pays des Pharaons, c'est une étroite partie de son territoire que vise Rome. Et l'enjeu de la guerre en Afrique orientale n'est pas autre chose que ce pas sage fameux, nouveau travail d'Hercule, œuvre d'un Français de. génie qui changea la face du monde : Suez. Aujourd'hui maîtresse du Suez, l'An gleterre avait pourtant tout mis en œuvre pour combattre le projet conçu, il y a près d'un siècle, par Ferdinand de Lesseps. Une chimère... C'est seul, contre le scepticisme /'abord, puis contre les plus grands intérêts du mon de d'alors : les partis politiques,'la Financé, l'Empire britannique, que Lesseps réalisa son idée. Elle lui était venue au cours de ses loisirs de consul français au Caire. Par hasard, un rapport jauni lui était un jour tombé sous les yeux. Celui d'un ingénieur de l'expédition d'Egypte, Lepère, sur la possibilité d'unir les eaux de la mer Rouge à celles de la Méditerranée. Il était daté de 1.800. Cinquante ans avaient passé sur cette chimère. Quelques semaines plus tard, le consul tombait en disgrâce, pour avoir émis, sur les affaires d'Italie, un avis contraire à celui de l'Empereur. Retiré dans sa propriété de la Chênaie, le diplomate en disponibilité s'adonna à l'agriculture et aux chimères/ Puis un jour, il abandonna' celle-là pour celles-ci. C'est qu'il venait d'apprendre la mort du viceroi d'Egypte Abbas Pacha. Le fils de ce dernier, Saïd Pacha, était un ami d'enfance de Lesseps, avec lequel, gamin, il avait joué bien des fois, dans les salles du Palais,...