Extrait du journal

On. frémit à la seule pensée du nombre des innocents qu'une dénonciation a'tués durant les dernièresjournées de mai 1871, heures affreuses où le combat dans les rues de Paris avait de part et d'autres acquis les proportions d'une lutte sauvage. L'armée, en pénétrant dans la ville, était sous l'influence des sentiments généreux qui doivent animer un vainqueur; nul n'eût osé s'attendre au-x scènes horribles qui après la bataille au dehors, allaient se dérouler en dedans des remparts. La vue des premiers des leurs tombés sous les balles d'ennemis invisibles, le spectacle des forcenés qui, encore maîtres des hauteurs, bombardaient la capitale du monde, les sinistres lueurs de l'incendie:éclatant de toutes parts, exaspérèrent les soldats la pitié s'effaça de leurs coeurs. Ce résultat fut I'ceuvre d'une poignée d'odieux misérables que ni la justice ni l'histoire ne sauraient assez flétrir; il n'est pas une âme honnête qui ne s'élève pour les réprouver il n'est pas un cœur patriotique qui ne sente combien, plus que jamais...