Extrait du journal

comme ses rentes — précaution de la dé funte —-étaient inaliénables, il se trouvait parfois à court d'argent. Toujours, dans ces occasions- assez désagréables, la bourse complaisante et inépuisable de Daniel avait été ouverte pour .lai; D'où une reconnais sance toute spéciale et - très vive. On ea était venu , à la familiarité, presque à l'in timité. Cinquante-deux ans, le teint légèrement coloré, des traits réguliers, des yeux larges et brillants, une longue moustache soyeuse j très soigné, portant beau, le. lieutenant-co lonel Allevard eût, été sympathique, sans son amour-propre exagéré et pointilleux. Il se croyait victime de grosses injustices et ne se rendait pas compte qua si certains de ses. camarades de promotion occupaient des situations supérieures à la sienne, c'est qu'ils avaient employé au travail le temps que lui-même consacrait au plaisir. Ceci le rendait injuste et frondeur vis-à-vis. de ses supérieurs, irritable et cassant quant à ses inférieurs. " - / Il occupait au ministère de la guerre, tout au fond de la deuxième cour, à l'aile droite en retour, deux salles du rez-dechaussée : son bureau, celui des bas em ployés. Les deux salles communiquaient en semble, mais avaient chacune sur la cour une entrée distincte. Au premier étage se trouvaient les salles de travail des officiers attachés à la direction. Ce jour-là, .vers quatre heures .moins vingt, un joli petit coupé tout battant' neuf s'arrêtait au milieu dé la cour. Aurélien et l'oncle Daniel descendaient aussitôt et se dirigeaient vers le bureau de M. Allevard, Le jeune homme frappa deux coups .lé gers, et le garçon, qui «e tenait dans une...