Extrait du journal
L'escroquerie à l'appartement La police a entrepris de séoir contre les es• crocs qui exploitaient la crise in logement. Elle coupe court ainsi au développement d'une in dustrie nouvelle déjà très florissante, et qui ne constituait pas pour l'épargne publique un dan ger bien grâce. Les victimes de ces soi-disant agents de location n'étaient jamais refaites que d'une cinquantaine, d'une centaine de francs tout au plus. Ce n'était pas payer trop cher les trois mois d'espoir qui, grâce au Versement de cette modique somme, Jeur était permis. Je pose en fait quaueûne des personnes qui furent prises aux fallacieuses promesses des « procuretxrs » d'appartements n'en fut absolu ment dupe. Toutes se rendaient plus ou moins compte qu'elles avaient affaire à des aigrefins. Mais elles songeaient : • « Le hasard est si grand ! Peut-être, après tout, cet homme me trouvera-t-il, puisque c'est son intérêt, ce que j'ai moi-même cherché par tout inutilement. Je n'ai rien trouvé, parce que je ne suis pas organisé, tandis qu'il l'est, lui ! Il a des fiches, il a des rabatteurs. Il entretient des relations amicales avec tous lès concierges et tous les croque-morts de Paris. Il l'affirme^ du moins. Et qu'importe, s'il ment ! Pour cin quante francs, je n'en mourrai pas ; et j'aurai 1a satisfaction d'avoir couru ma suprême chan ce. Ma conscience sera en repos. Cela vaut bien le misérable et crasseux chiffon de papier que j'ai laissé à cette canaille, à titre de pro vision... » Balancé ente l'espoir et le renoncement, le client chercheur d'appartements passait trois mois de tranquillité relative. Quand sa femme lui disait : —-Tu n'es qu'une moule l Tune sais pas te débrouiller I D'ailleurs, c'est simple, si nous n'avons un appartement au mois d'octobre, je retourne habiter chez ma mère. — Tu sais pourtant bien, ma chérie, lut ré pondait-il, que l'agent de location m'a donné sa parole... — Sa parole ? Tu te 'fies à sa parole ? — Non, mais je compte sur un caprice du destin qui la lui fera tenir. Et les fours passaient et la vie, en somme, était à peu près supportable pour tout le mon de, y compris les escrocs et leurs Victimes. André Billy,...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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