Extrait du journal
Vous n'osez pas me dire que je n'ai plus que quelques ]ours à vivre; je comprends cela, vous craignez de m'effrayer. Eh bien, non, docteur, je n'ai pas peur de la mort, qui n'a rien d'effrayant pour moi. Un peu plus tôt, un peu plus tard, ne faut-il pas qu'on s'en aille ? Allez, docteur, je sens bien que bientôt tout sera fini pour moi- Ma vie ne. tient plus qu'à un fil; j'ai l'âme toujours vaillante, c'est son enveloppé matérielle, c'est le corps qui est Usé;Après un court silence, elle ajouta ; — Toute ma vie, après avoir donné à mon époux, à ce grand et noble cœur que vô.us avez connu, docteur, qui était votre ami, tout le bonheur qu'il était en mon pouvoir de lui donner, je n'ai vécu que pour mon cher fils.'Ah! docteur, je mourrais bien tranquillement,, sans un regret, sLje n'é tais, pas inquiète, toûrmentée au sujet de mon enfant.' , j '■ — Avez-vous reçu de ses nouvelles depuis son départ? Hélas! non. , — Il est donc allé bien loin ? — En Asie, docteur. — Alors, je comprends. , — H est probablement encore en mer. Et. quand sa première lettre, que je serais si heureuse de recevoir, arrivera, ]e n'y serai plus!- , ; .%■ ' ... , . ... . C'est dur,"docteur, c'est dur de mourir seule... Mon fils ne sera paa près de moi...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
En savoir plus Données de classification - balzac
- granet
- grévy
- paul bert
- madier
- clemenceau
- peyron
- emmanuel gonzalès
- barrère
- walker
- tonkin
- paris
- france
- cochinchine
- caire
- londres
- asie
- berlin
- russie
- chambre
- crédit foncier