Extrait du journal

lement indépendant et l'idée très ancrée, en moi, de rester en Amérique pour y tenter la fortune, je l'accompagnai en France après la mort du comte. ., . > Le mariage de celui-ci, la vie dans la ; fa mille Bargemon, les dissentiments profonds qui existaient entre Mme la- comtesse et lui, sa liaison avec l'ignoble gredine qu'on appelait la Craponnette, vous connaissez tout cela, et je n'ai pas besoin d'en parler. Mme la comtesse allait être i mère,, quand un jour monsieur le comte, dans un accès de rage- épouvantable, me déclara qu'il entendait faire disparaître l'entant qui allait venir et qui n'était pas à lui. — Pas à lui ! s'exclama- Rolland avec une indignation dont il ne fut pas maître. ■ — Les Craponne,- chez qui il passait sa vie, et qui avaient pris sur sa faiblesse: une puissance illimitée, lo lui avaient persuadé. J'essayai de lui démontrer que tout cela était une machination infernale inventée dans quelque but ténébreux... Je luttai de toutes mes forces... tout fut inutile ; et M. le comte me signifia alors que si je refusais la mission dont il voulait me charger, elle serait remplie fciut de même par un autre. A la décision avec laquelle il me parla, je vis que la meilleure chose à faire pour préserver lés jours de l'enfant était de me charger de la chose moi-même. • • En effet, au moment où votre oncle,— celui auquel vous ressemblez tant, — mon sieur Lucien Bargemon allait mourir, "il m'avait .fait rester seul avec lui, et tout à coup, sans cause appréciable' pourmoi, m'a vait" fait , jurer i de préserver par -tous -les moyens que me 'dicterait ma conscience l'enfant de saillie....