Extrait du journal

HORRIBLE CRIME D'OSE HÈRE Pour se venger de son mari, une femme a mis le feu au lit de ses enfants et a essayé de les faire brûler (Dépêche de notre correspondant) Riom, 24 Mai. Hier, s'est déroulé ici un drame de fa mille épouvantable. Au numéro 20 de la rue Massillon habite le ménagé Vignerain ; le mari, âgé de 33 ans, est terrassier sur la ligne en cons truction de Riom à Châtei-Guyon. De son union avec Marie Boyer, 26 ans, sont nés deux enfant.?, âgés de 6 et 4 ans. Le ménage n'était pas des plus unis : Vigneron buvait. Et chaque fois qu'il ren trait ivre au logis éclatait une scène terri ble au cours de laquelle le terrassier pro diguait coups de pied et coups de poing a sa compagne. Celle-ci résolut de se venger des mauvais traitements que lui faisait subir son mari, lit c est . alors qu'elle conçut l'horrible pro jet. Elle savait que Vigneron aimait beau coup ses enfants ; c'est sur eux qu'elle réso lut de faire porter sa vengeance. Hier matin, le terrassier était parti de bonne heure au travail, comme de coutume. Ses deux enfants sommeillaient. C'était le moment choisi par la femme pour mettre son sinistre projet à exécution. Elle se rendit à une épicerie voisine et y acheta deux litres de pétrole. Elle revint ensuite dans là chambrette des pauvres pe tits et aspergea leurs .couvertures avec le liquide. Elle plaça sous le lit de vieux chif fons imbibés de pétrole, mit le feu aux cou vertures et aux chiffons, puis prit la fuite. Un instant après, elle revint, pour voir si sa tentative était en bonne voie de réussiite. Le lit était en feu. Cofatente^ elle ferma la porte et repartit. Mais un voisin, M. Broc, la rencontra. — On diraiit, qu'il y a le feu chez vous ? lui dit-il. La femme ne répondit pas et se sauva à toutes jambes. M. Broc, inquiet, pénétra dans la maison. Du brasier, sortaient des cris désespérés : , — Maman ! maman ! nous brûlons ! M. .Broc s'élainça vers le lit et parvint à retirer des flammes les deux pauvres pe tits. L'un d'eux était à demi asphyxié. On put à grand'-peine le rappeler à la vie. La mère dénaturée a été .arrêtée. Lorsqu'on lui apprit.que les deux enfants étaient sains et saufs, elle dit, cynique : — C'est dommage ! Ca brûlait si bien ! .Le juge d'instruction se demande si cette mère dénaturée est bien en possession de toutes ses facultés mentales....