Extrait du journal

M. Léon Bérard est allé visiter dans Château-Thierry la maison natale de Jean de: La Fontaine. On ne saurait mieux employer son dimanche lorsqu'on siège à l'Académie Française et au Sénat. La Fontaine, en effet, n'est pas seule ment l'un de nos plus grands poètes, il est notre plus grand philosophe. L'homme politique autant que l'homme de lettres lira toujours ses fables avec profit. Mais Château-Thierry évoque d'autres souvenirs que le souvenir dp La Fon taine. Château-Thierry rappelle les deux victoires de la Marne, qui, & quatre années d'intervalle, ont sauvé la France de la honte rt de la servitude. 11 est donc vrai que Château-Thierry enseigne la sagesse, mais cette sorte de sagesse qui porte le casque, l'exempte de Minerve. Gardons les yeux ouverts et soyons prudents, très prudents, a dit M. Léon Bérard & son auditoire champenois, après avoir jeté un coup d'oeil inquiet sur l'Europe nouvelle. Oui ! mais 11 y a des hésitations et des faiblesses qui se parent du nom de prudence et qui sont, au vrai, les spires imprudences, parne. que, sous prétexte-de ménager le. présent, elles compromettent l'avenir. On «risque >de tout perdre à vouloir tout'gagner, mais aussi' à "ne vouloir rien risquer. SI.y a des moments où il faut .tenir- tête. On ne peut pas, toujours céder du terrais. H y ades heures 'bù il faut parer d'audace. On ne peut pas toujours se garer, à Reuiliy. Monsieur de La Palisser...