Extrait du journal

1 dit mouvement, qu'il cherchât des distrac tions variées; il pourrait, par exemple, de temps à autre, prendre part à une chasse aux tigres. Du mouvement, des distractions, voilà précisément ce que le comte ne voulait pas. Mais, pour le faire seulement sortir de sa chambre et descendre au jardin, Jean était obligé, souvent, de le violenter. Le comte avait parfois des accès qui avaient tout le caractère de la folie- Ainsi, après une sorte d'explosion de fureur, qui consistait à pousser des cris, à trépigner, à sè frapper le front et la poitrine et à,briser des objets quelconques qui tombaient sous sa main , il se mettait à pleurer comme un enfant, à chaudes larmes. Ou bien c'était après avoir pleuré qu'il se livrait à' ses em portements furieux. ' • Complètement guéri de son amour pour Raymonde, il ne pensait plus à ejle. Mais il n'en était pas de même de l'enfant. Ob 1 l'enfant!-•• C'est à cette pauvre petite fille, perdue par sa mère, que le comte pensait sans cesse, surtout quafid le fidèle Jean le surprenait dans ses longues heures de sombre rêverie. Le comte était obsédé par une idée qui dominait tout en lui. Plus il cherchait à la repousser, plus elle pénétrait tout son être et s'incrustait plus profondément dans son cerveau. C'étai t une pensée fixe, dévorante, terrible! Elle se traduisait par ces mots i...