Extrait du journal

L 'ARRIVEE des lettres est un des événements de votre vie actuelle. Cela est tellement vrai qu'aux premières se maines dé septembre voïJs avez maudit les P. T. T. de toute votre impatience. L'rmpatletice était naturelle. Quant à la malédiction, elle ne tenait pas compte du labeur formi dable nécessité par l'aménagement de la poste aux armées. Plus sévère que la Censure, {'ai refusé d'insérer des annonces où était célébrée prématurément la rapidité des transmissions entre vos correspondants et vous. Je suis d'autant moins gêné : pour vous assurer que votre longue privation était inévitable et pour me réjouir avec vous du courrier enfin rétabli. a a ■ « U repos, 'la distribution du vaguemestre ou de son /\ envoyé s'opère dans une bousculade sympathique. On ■ vous voit fondre de toutes parts sur le distributeur gradé, comme autant de vautours. Et, sans doute parce que les chères enveloppes vous ont adoucis,, votre dispersion s'opère ensuite comme celle d'une volée, de moineaux. Dans un coin tranquille, réclamant le silence de votre entourage, vous enten dez jouir paisiblement du trésor conquis. J imagine qu'il en est de même à bord, les jours d'escale, marins trop souvent oubliés

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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