Extrait du journal

1 sincérité avant.tout. Nous y avons gagné tout au moins de n'avoir pus les oreilles rebattues nar les prédicateurs du culte de l'amélioration de. la race chevaline!, Et pour revenir à M. de Lagrange, la première journée dé sa vente a été consa crée aux objets d'art que les chevaux de son écurie avaient gagnés; on sait que les prix des grandes courses, indépendamment d'une somme d'argent, comprennent un ob jet d'art. ' M. de Lagrange en avait tout un musée, La vacation d'hier n'a porté que sur ces prix de'çourses; seize numéros ont produit un total de 49,000 francs. L'enchère la plus élevée a été pour le Lion marchant, de Barye, en argent ciselé, ga gné par Fille-dje-l'Air, en 1865. Ce lion est une œuvre artistique superbe ; matériellement il ne comprend pas moins de 15 kilogrammes d'argent; il a été adjugé (3,905 francs. ' ~ En étudiant d'un peu près les prix payés pour les divers objets d'art, on constate que le travail, français est de beaucoup plus estimé que le travail ou anglais ou allemand. Exemple : M. de Lagrange avait rapporté d'Angleterre deux vases en argent ciselé; le catalogue dit pour chacun d'eux : « beau vase »; ils ont été adjugés l'un et l'autre à 1,700 francs. ' Puis vient un « vase » de travail fran çais; 1,905 francs. Un vase allemand n'a été payé que 1,105 francs. Autre exemple, M. de Lagrange avait rapporté d'Angleterre un bouclier en ar gent repoussé et ciselé: .1,(550 francs; un autre bouclier, également en argent re poussé et ciselé, mais de travail français, a été adjugé à 2,360 francs. Je fais ces constatations avec le plus grand plaisir.. Il n'est pas vrai que nous ayons perdu la suprématie du goût; nous traversons une crise, cela est vrai, mais ne nous laissons pas abattre. N'ayons pas de forfanterie, observons et étudions nos concurrents; mais ne perdons pas confiance en nous ! ' Thomas grimm....