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Le Petit Journal, 27 septembre 1914

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Le Petit Journal
27 septembre 1914


Extrait du journal

•- Lons-le-Saunier, 22 Septembre. À ht si les sentiments d'union que manifestent tous les représentants du pays pouvaient persister après la guerre ! Si le dévouement absolu aux intérêts natio naux, sans souvenir des luttes passées, pouvait rester la règle des • résolutions futures ! Quelle invincible puissance donnerait à la France cette concorde entre tous ses enfants .1 v Ce sont les réflexions que je faisais, hier, en assistant à la session du Conseil ■général dont je fais partie. Èt je suis convaincu que tous mes collègues, en scrutant leur conscience et faisant un retour sur eux-mêmes, exprimaient au fond les mêmes souhaits. Puisse Vavenir les exaucer ! Le Conseil général du Jura comprend trente-quatre membres. Onze dentre eux sont aux armées. La session n'a pas duré plus dune séance. Excellents dis'cours du président, mon ami Georges Trouillot, et du préfet, M. Guillemont. Affirmation par eux des pensées qui animent la nation d un bout à Vautre de son territoire, de la solidarité qui inspire tousses mandataires, qu'ils soient élus ou investis par le pouvoir exécutif de fonctions administratives. Vote unanime d'un ordre du jour exprimant la confiance dans les défenseurs de la Patrie, la foi dans la victoire, la reconnaissance aux armées, la résolution de ne terminer la guerre que par Y écrasement de ses misérables auteurs. t Tout cela sans discussion, sans objection, sans inutiles paroles.. Pas l ombre dune divergence de vues, pas une trace de division entre, les représentants des différents partis. On sentait entre tous ces hommes une , étroite communion d'idées, une préoccupation unique : celle de libérer la France et l'Europe delà bande de scélérats qui se sont rués sur elles pour les piller, les rançonner, les massacrer et, s'ils le pouvaient, les exterminer et les détruire. Même accord et même unanimité dans l'expression^des vœux qui ont été formulés à Y adresse du gouvernement, sans aucune arrière-pensée de critique, mais comme répondant à de légitimes el pressants désirs des populations. Je ré sume les principaux et mi! en fais l'interprète, parce que je les retrouve, d ail leurs, dans toutes les conversations et dans toute la correspondance provoquées par mes articles ou par mes fonctions électives. Les lecteurs du Petit Journal y retrouveront ce qvtun nombre considérable d'entre eux me demandent dans les lettres qui me parviennent. Le vœu principal, a pour cause la lenteur avec laquelle les familles des mili taires.reçoivent des nouvelles de ceux de leurs membres qui sont sous les dra peaux. Il y en a, parmi elles, qui sont pour ainsi dire sans informations , depuis l'achèvement de là concentration des troupes. Elles ont vainement attendu des. lettres- qui n'ont pu manquer, disent-ellesde leur être adressées. Elles ont écrit : pas de réponse. Les .militaires sont-ils prisonniers, blessés ou tués ? On n'en sait rien. L'autorité administrative est restée silencieuse, et toutes les démar ches pour obtenir des renseignements ont été sans résultat. Personne ne conlestera combien £e mystère est angoissant et cette situation douloureuse. Tout le monde demande que des mesures soient prises pour y remédier. Un second vœu, auquel, je crois, le gouvernement s'efforce de donner satis faction, est relatif aux difficultés générales de la correspondance postale. Je serai le dernier à contester la nécessité des mesures de précaution,prises à ce sujet à l'origine des opérations de guerre. Je comprends aussi le surmenage et, à cer tains égards, la désorganisation inévitable du service. Les employas n'y sont -pour rien, et je n'aurai garde de les incriminer en aucune manière. Mais il sem ble que maintenant les rigueurs des premiers jours n'ont plus la même raison d'être, et que les causes originelles des difficultés ont disparu en grande partie. Il s'ensuit que la gêne universelle dont on souffre encore (au moins dans les dé partements de la frontière) devrait cesser. Un troisième vœu, d'une grande utilité pratique, vise le rétablissement des transports de marchandises, non pas dans leur état ancien {chacun sait que ce serait impossible) mais dans des conditions qui permettent une reprise d'affai res et une organisation moins anormale que celle qui pèse sur l'ensemble du territoire. On conçoit parfaitement que les nécessités militaires,' le. transport des troupes, des blessés, des approvisionnements destinés à l'armée, doivent passer avant tout. Nulle part on ne réclame contre ces obligations sacrées. Mais on pense que i désormais une part pourrait être faite, plus importante que pré cédemment, aux conditions essentielles du trafic duquel dépend pour beaucoup la vie même du pays. Il y a d'autres vœux qui sollicitent Yattention des pouvoirs publics. J'ai te nu à souligner aujourdKui ces trois-là, sûr que je suis de traduire un sentiment général et de me faire Yécho de désirs et de besoins constatés partout. \ S. PIGHON....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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