Extrait du journal

Du Texas à Paris J'ai reçu, hier, la visite d'un ancien cama rade de collège que je n'avais pas Vu depuis vingt-deux ans. Cela m'a fait un drôle d'effet. Je ne me croyais pas si Vieux... — Ta figure, lui avouai-je, je la reconnais à peu près, mais quel accent bizarre as-tu pris ? Tu parles comme un Américain. — C'est, fit-il, que je suis Américain, en effet. J'arrive du Texas. — Du Texas ? — J'ai passé six jours en chemin de fer pour atteindre New-York. Après cela, j'ai pris le bateau et me voici. ' — Et, qu'est-ce que tu fiches au Texas ? — Je suis dans les affaires, et très content, tu sais ? Je t'invite à passer les Vacances chez moi. Tu verras que la vie, là-bas, est autre ment intéressante qu'ici. Une bonne petite au tomobile qui ne m'a coûté que 950 dollars, et des routes entretenues comme l'avenue de l'Opéra. Je te promets que nous abattrions des kilomètres. — Merci de ton invitation. Je l'accepte pour l'année prochaine. Dis-moi maintenant quelle impression te fait la France ? Il eût une moue et hocha la tête. — Eh bien ? — Eh bien, je trouve la France... très gentille, mais terriblement étriquée et inconfor table. Viens au Texas, tu verras... C'est entendu. Paris manque un peu de cow-boys et d'espaces libres. Mais nos théâ tres, nos concerts, nos bals, nos hippodromes, nos musées, tout cela compte aussi, tout cela aussi donne de l'attrait à l'existence. Qu'en penses-tu P ' — Je pense qu'on peut s'en passer,mais que, quand on a goûté aux mœurs libres et vivifian tes du Tçxas, il est impossible d'y renoncer. Naturellement l'habitant du Far-West croyait à la victoire de Dempsey. Ce sujet une fois épuisé, je proposai d'aller prendre un bock. — Avec plaisir ! accepta mon ami. Car au Texas, vois-tu, il nous manque tout de même quelque chose. — Quoi donc ? — Simplement la possibilité de boire un verre de bière quand on a soif. Le Texas est aussi « sec » que le reste de l'Amérique. Ni vin, ni bière, ni alcool ! Ah l c'est dur 1 — En somme, tu es Venu du Texas pour boire vn bock ? — Et je ne suis pas le seul. Les champs de bataille de la grande guerre attirent beaucoup d'Américains en France, mais les terrasses des cafés en retiennent plus encore. — Avoue donc que la France a du bon. Non seulement, on y peut boire un bock quand on'a soif, mais la liberté y est telle que, ainsi que je vais avoir l'honneur de te le démontrer,, on peut même prendre un « demi » / Ajidré Billy. Lé Stromboli en éruption Messine, 28 Juin. — Ge soir une vio lente explosion a été entendue du côté du Stromboli et le volcan est entré en acti vité. . La population abandonne l'Ile....