Extrait du journal

SI cruelles soient les circonstances présentes, si rude la lutte contre les privations, si âpres les besognes immédiates, nous attribuons donc à la production littéraire, picturale, drama tique, architecturale et musicale une importance de premier plan. La faillite, même temporaire» de cette production marquerait une coupure dans notre ligne historique. Et pareille coupure, en pleine crise nationale, risquerait d'être sans remède. Il serait dès lors grandement préjudiciable à la patrie que les terribles exigences du relèvement commun, du gagne-pain indivi duel empêchassent l'éclosion, la formation et la floraison de talents artistiques. Loin de négliger ceux-ci, loin de les « étati ser », les Pouvoirs publics ont charge de veiller sur eux, les proté geant, les aidant, les suscitant. Mais la douleur de nos épreuves prêterait-elle à un épanouis sement de cette sorte ? Je laisse à d'autres le soin d'apporter ici des preuves innombrables et convaincantes. Je rappellerai seuler ment l'immortelle affirmation de Musset. • .:o* UNE formule mérite-t-elle d'être spécialement recommandée ? Gardons-nçus de «.standardiser » les œuvres du cœur, de l'esprit et de la culture. Rattachons plutôt ce problème au problème général de la rénovation. Nous avons maintes "fois ccrit que la masse devait suivre spontanément l'impulsion venue d'en haut : comprendre et accompagner d'un élan. - Parmi les manifestations de l'art contemporain, l'art populaire est appelé, pour cette raison, à un rôle primordial. Le mou vement des masses, dominé par la notion harmonieuse des ensembles,, exclut tout danger de confusion, atteint aux sommets ; de la grandeur. L'erreur serait immense de négliger, à cause du malheur des temps, le capital apporté à la patrie par les créateurs de beauté. La faute serait d'autant plus grave d'abandonner les hommes de pensée, les titulaires de professions libérales à la misère et au découragement. ■ ' *o«» QUANT à l'art populaire, il sera peut-être le meilleur garant, le meilleur symptôme d'une renaissance nationale. Cette réhabilitation marquera une victoire décisive contre le nivellement par le bas dont nous avons tant souffert. Car les gens de chez nous ont tout à perdre sous le régime de la facilité, de la paresse, de la vulgarité. Amenés à se dépas ser eux-mêmes, ils sont capables au contraire d'un perfectionne ment continu. J'ose attester que les multitudes enfantines et > adolescentes du P. S. F., de ses filiales A. D. P. et S. P. E- S. ont offert, en rythmique musicale notamment, d'éclatants homma ges à LuHi, Mozart, Debussy, Ravel, Chabrier... Ainsi les monuments de la technicité la plus raffinée peu vent-ils dégager, aux yeux de la foule admirative et charmée, le profil majestueux, linéaire de leurs constructions savantes. Le culte de nos origines, l'enthousiasme vers un avenir lumi neux ne peuvent se concevoir sans un retour à l'art populaire. Du fond de notre détresse> le signe du renouveau ne sera-t-il pas un appel clair .comme les « baïleros » de nos montagnes cantaliennes, un récitatif pur comme ceux de nos vieilles chansons de geste et, dans notre ciel, un arc gracieux et robuste comme ceux de nos églises romanes ? iiiiiiiiUitiiiiiiiiimimmiiimiiiiiiHiiiiiimmuiiiiiiiimiiiiimiiiiiiiKiiiiiiiiiiiiimimii " La flotte japonaise est armée contre toute éventualité • • : pouvant résulter d'une attaque , des États-Unis 99 dit le ministre de la Marine japonaise...