Extrait du journal

^ de La Palisse Il est très certain que la course aux armements conduit à la guerre. Quand même l'histoire ne nouj l'apprendfait pas, le simple bon sens nous l'enseignerait. Mais si la course aux armements s'en gage, chaque pays est en quelque sorte obligé d'y participer. En s'abstenant il ne s'assurerait pas la paix, il ne s'assurerait que la défaite. Il est également certain que la France n'a pas d'intérêt à ce que la course s'en gage, parce qu'elle est handicapée dans l'ordre matériel par sa pauvreté en hom mes et sa situation géographique, dans l'ordre moral par son absencr d'ambitions territoriales ou autres, par son profond désir de tranquillité, qui lui fera toujours perdre le privilège de l'initiative, facteur considérable du succès militaire. Cela étant, on conçoit très bien que dans le passé notre pays ait cherché des alliés pour garder l'équilibre, car sous le régime de paix armée le problème de la paix est un problème dynamique. Sous le régime contractuel que l'on es saye d'organiser depuis 1919, la paix de vient au contraire, ou tend à devenir, un problème juridique. D'o& le prix que la France attache au développement et au respect des contrats. C'est de'ce respect qu'elle va témoigner en déposant, sur la tribune de Genève, un plan général ^e désarmement «t de sécu rité. Le cit'pôt de ce plan ne constitue donc p?s une manœuvre.. Tout esprit ob jectif reconnaîtra qu'il est conforme à notre politique. La France suit son idée. Il faut craindre- seulement que d'autres peuples suivent la leur, inspirée non par la volonté de paix, ,.iais par la volonté de puissance. Le Président du Conseil n'a pas écarté une telle hypothèse. Si grave' soit-elle, nous devons la regarder en face, si no-is ne voulons pas que survie charnier les victimes du. droit s'ajoutent aux victimes du" devoir. Monsieur de La Palisse....