Extrait du journal

— Va droit au but. Que'veux-tu dire? — Il te serait facile de le sauver... — Comment ?.. . Je serais curieux d'appren dre... — Je te l'ai dit déjà. ;, quitte la France, va te réfugier à l'étranger... là tu te feras aisé ment une vie nouvelle... tu as une imagina tion fertile, des connaissances très étendues, tu trouveras hors de France autant d'occasions de faire fortune que ton génie peut en sou haiter. .i Et quand tu seras loin da,la France à l'abri de ses lois, tu écriras aux juges... tu leur diras que tu as... volé... en un moment de folie,, et que surpris, dans ce moment-là, tu as assassiné pour échapper au déshonneur, au bagne qui t'attendait... — C'est tout ce que tu as trouvé? ■ — Oui, mon Jean... et si tu ne le fais pas pour Doriat, que ce soit par pitié pour moi, pour ton frère... — Qu'est-ce que tu viens faire là-dedans, toi? Georges essuya son front blême, d'où la sueur tombait. — Tu ne vois donc pas comme je suis fai ble, mon Jean!... Tu ne vois donc pas que je meurs!... Qui sait combien de temps il me reste à vivre ?... "Vivrai-je un mois encore, deux mois peut-être? Ah! je-n'ai:pas besoin de médecins, va.;. Ils ne me renseigneront pas sur mon état... Mon état, je le connais ! Eh bien, Jean, mon frère; par pitié, ne me laisse pas mourir avec la pensée qu'un autre va expier ton crime. .. Ne tente pas Dieui.. . — Tu m'ennuies, avec tes jérémiades... 77* Mon frère ! — Et tu me portes sur les nerfs. Georges pleurait, les poings fermés sur les yeux'., — Ah 1 misérable ! misérable il et. c'est la môme mère qui nous a engendrés.. . Nous avons dans nos veines le même %ang.. . Nous...