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Le Petit Journal, 31 octobre 1902

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Le Petit Journal
31 octobre 1902


Extrait du journal

Projet# de résistance. — La situation s'éclaircit. — Cirques, concerts et cafés à orchestres. — Les matinées du jeudi. — Pas de relâche. — Le triomphe du piano. Le monde des théâtres s'est réveillé hier .matin dans une vive inquiétude. Vile on se hâtait aux nouvelles: jouerait-on le soir? ferait-on relâche ? Cette levée en masse des musiciens n'allait-elle pas amener le fameux cas de force majeure, inscrit aux engagements; et priver de leur salaire artistes, choristes et figurants? On apprenait bientôt que les directeurs avaient tenu, dans la nuit, une réunion qui s'é tait terminée k deux heures et qu'ils avaient répondu à la déclaration "de guerre que le Petit Journal enregistrait hier matin par des projets de résistance absolue. Ils avaient décidé de ne rien céder. A la Bourse du Travail L'agitation était donc extrême dans tous les milieux d'artistes, mais elle se manifestait sur tout au syndicat des musiciens, à la Bourse du Travail, où l'on commentait vivement les pro jets directoriaux. Vers dix heures, les musiciens commençaient à éprouver le plaisir de la victoire. Les intérêts les plus graves forçaient un certain nombre de directeurs à accepter les conditions dés or chestres. Successivement arrivaient les adhésions aux conditions syndicales, des établissements sui vants : Cirque Médrano ; leNouveau-Cirque ; le café Américain-, Terminus; le café de l'Ouest; le café de la Paix; le concert de l'Univers. A onze heures, MM. Fontanes et Judic, direc teurs du théâtre du Châtelet, particulièrement intéressés par la grève, en raison de la pre mière représentation donnée le soir même des Aventures du capitaine Corcoran, arrivaient à la Bourse du Travail et avaient une entrevue avec les membres du bureau syndical. Ils ont déclaré adhérer aux conditions réclamées, ce qui, nous a dit M. Fontanes, ne constitue pas une augmentation extrêmement sérieuse pour le Châtelet où les artistes musiciens étaient payés presque au tarif nouveau. La réunion des grévistes La réunion des grévistes musiciens s'est ou verte k une heure et demie à la Bourse du Travail. Le président, M. Laperrière, a fait connaître la liste des établissements ayant adhéré aux ré clamations du syndicat et cette liste a été portée sur un grand tableau noir, où une large place a été réservée pour les nouvelles adhésions à venir que l'on a inscrites au fur et à mesure. Parmi celles-ci, saluées par des applaudisse ments, citons les suivantes : le théâtre de la Gaîté, l'Olympia et les Folies-Bergère, le Moulin de la Galette, les cafés de Suèdé et de Mazarin, les Tavernes de Paris et Henri-IV. Un orateur signale à l'assemblée des paroles prononcées par M. Ganne à une répétition de la Gaîté et un télégramme, réprouvant la grève, émanant du maître. Camille Saint-Saëns. C'est l'occasion d'un vif mouvement d'indi...

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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