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Le Petit Journal, 9 mars 1937

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Le Petit Journal
9 mars 1937


Extrait du journal

m faut un vole d'unanimité pour le salut de la Nation np E gouvernement vient d'arrêter un certain nombre de H mesures qui ont pour objet de donner au. pays .la ——! certitude que son économie est à l'abri" des surprises et que ses frontières sont à l'abri des coups de .force. . Raymond Patenôtre avait émis ici des suggestions et lancé des avertissemehts dont, en grande partie, il a été tenu compte. Nous ne pouvons qu'enregistrer comme un symptôme favorable : 1° le fait d'avoir rapproché le franc de l'équiva lence des 0,043 milligrammes d'or qui a pour effet d'enrayer la''spéculation qui jouait contre notre devise et, en contre partie, de provoquer le rapatriement des capitaux émigrés 2° la constitution d'un organisme chargé de la direction du marché des rentes ; 3° Tîmission d'un emprunt à-garantie de change. Jl eût fallu, du moment qu'on s'engageait dans celle voie,, s'y engager plus-tôt» ' Les mesures destinées à régler les conséquences ■; de la réforme monétaire présentent, comme la réforme monétaire elle-même, l'inconvénient d'être adoptées très tard. Elles ont aussi le défaut d'être incomplètes.'Le plan qui a été exposé ici prévoyait : l'institution de lots quotidiens ou hebdomadaires en vue d'assurer à l'emprunt, non pas un succès honorable, mais une victoire foudroyante, ' une exoné ration fiscale complète et,- dans l'ordre économique, une accélération de la production parfaitement compatible avec le plus loyal esprit des lois sociales. Cette. dernière mesure est, dans le cadre de l'actuelle expérience, le seul moyen d'éviter la hausse du coût de la vie. L'ensemble t*es dispositions prévues par le Conseil • des ministres du 5 mars eut d'ailleurs suscité dans le public une adhésion plus enthousiaste et, par conséquent, plus efficace, si on avait sollicité la sanction de l'Assemblée nationale de . , Versailles. Quand on fonde son avenir sur la confiance, il importe de chercher le choc psychologique qui dégage cette confiance. LVbjectif du gouvernement paraît être de donner à une politique d'évolution généreuse et hardie l'armature technique qui, après l'avoir fait entrer dans la loi, la. mêle à la vie normale du pays." Mais qu'il nous soit permis d'indiquer que* l'initiative n'acquiert toutes ses chances que si l'on va jusqu'à .l'extrême logiaue du système qui-la-régit. ' Nous croyons — ces réserves faites ■>— que l'heure n'est - pas de^rondajcnner le ministère au nom .du désirable en négli geant le gros effort accompli pour léaliser le possible. Tout au contraire, notre devoir est de soutenir Léon Blum et ses collaborateurs dans la tâche assez rude qu'ils ont résolu d'accomplir avec un cturage et un désintéressement, qui doi vent leur valoir non seulement les vœux mais les concours. En novembre dernier Raymond Patenôtre, communiquant à l'opinion publique son inquiétude devant les tentatives d'encerclement dont la France était l'objet, réclamait soit . qu'on conclût immédiatement une convention internationale de limitation des armements avec contrôle rigoureux de l'exécution, soit qu'on dotât notre pays d'une défense si puissante que l'impossibilité de l'affronter sans s'y briser décourageât n'importe quel agresseur. Depuis cette date, toute l'équipe du Petit Journal a collaboré à la campagne « Sommes-nous défendus P » et a contribué à donner à cette clairvoyante initiative l'audience de tous ceux qui ont gardé un jugement sain et une cons cience droite. Aujourd'hui, le président du Conseil demandera aux Chambres de consacrer par an vote solennel une décision qui est une décision de salut public ! On va, comme nous le réclamions, forger la cuirasse de la Patrie ! Il ne s'agit plus de question de partis ni de doctrine, il s'agit d'une question de vie ou de mort pour la France éternelle dont Michelet a dit que « les défaillances seraient les agonies du monde ». Tous derrière le gouvernement qui parle au nom de la 'nation. Français qui avez la fierté de notre passé, républi cains qui avez l'orgueil de nos libertés, faites-vous une âme commune devant le péril commun. Prouvez qu'une démo cratie est capable de ces grandes communions spirituelles, de ces élans collectifs pour le service d'un pays confondu avec le service d'un idéal I Gabriel Cudenet....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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