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Le Petit Marseillais, 1 février 1880

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Le Petit Marseillais
1 février 1880


Extrait du journal

rieurement montée et dirigée avec une extrême habileté. Il a donc acquis la conviction que l’article 7 serait repoussé au Sénat et que M. Jules Ferry n’éviterait pas un échec dont il est inutile de souligner la gravité. On a donc dù se préoccuper de ce qu’on ferait au lendamain de ce vote hostile. Le cabinet a été d’avis que le ministre __ l’instruction publique ne devrait pas se retirer et qu’il irait devant la Chambre chercher un palliatif au vote du Sénat. M. Jules Ferry s’est rangé avec empressement à cet avis, et il a ima giné de se faire interpeller par l’Union républi caine,qui invitera le gouvernement à appliquer immédiatement les lois d’expulsion contre les jésuites La Chambre votera-t-elle un ordre du jour dans ce sens? Ce n’est point certain, mais c’est fort possible. Malheureusement pour les auteurs de cette combinaison.ils ont oublié de tenir compte des décisions que pourront prendre en cette oc currence les deux autres pouvoirs publics. Que devra, en effet, faire le gouvernement si le Sé nat vote immédiatement un autre ordre du jour l’invitant à ne pas expulser les jésuites ; que fera, enfin, le président de la République ? Je puis dire aujourd’hui, car ce n’est plus un secret, que M. Jules Grévy n’est nullement décidé à suivre le ministre de l’instruction pu blique dans sa campagne contre la liberté de l’enseignement, il s’en est expliqué très nette ment. Si, comme cela semble certain, l’article 7 est repoussé,le président de la République,usant de son droit constitutionnel, rappellera à M. Jules Ferry que lorsqu’un ministre a subi, de vant l’une des deux Chambres, un échec aussi grave, les règles du parlementarisme exige qu’il se retire. Que fera alors le cabinet ? Demandera-t-il le maintien de M. Jules Ferry ou bien accepterat-il sa retraite ? J’ai de bonnes raisons de croire que le ministère finira par sacrifier le ministre <îo l'instruction publique. Celui-ci, lors de la dernière crise, a été le premier à proposer de se séparer de M. Lepère, et le ministre de l’in térieur ne l’a pas oublié. — P....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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