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Le Petit Marseillais, 1 février 1903

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Le Petit Marseillais
1 février 1903


Extrait du journal

tout, imprégnant tout. Fouillons le sol dans un jardin, dans un champ, dans une prairie, nous ne tarderons pas à y trouver des vers de terre occupés à fabriquer du limon assimilable. Soulevons une pierre dans un chemin creux, nous mettrons au jour toute une population grouillante. Parcourons un domaine, nous ren contrerons soiis nos pas des fourmi lières, des monticules de taupes, nous entendrons à chaque heure mille bruits divers, des oiseaux gazouillant sous les ombrages, des bourdonne ments d’insectes et, le soir, le chant du grillon solitaire et craintif, ou le coassement de la grenouille ou la petite cloche du crapaud, tandis que le ver luisant, étoile terrestre, s’allume dans l’herbe épaisse. Si nous allons" nous asseoir sur les dalles d’un vieux mur, nous faisons fuir les lézards qui folâtraient au soleil. Si nous détachons l’écorce d’un vieux saule, nous découvrons des refuges d’in sectes en voie de métamorphose. Les papillons volent, les oiseaux les pour suivent. Visible ou invisible la vie est partout. Si nous quittions nos contrées pour les régions tropicales, le spectacle serait plus formidable encore. Les serpents pullulent de toutes parts, les forêts s’emplissent du hurlement des fauves, une vie féroce s’impose sur tome l'étendue des terres et des eaux, comme si les forces plus ardentes de la chaleur solaire créaient à profusion des multitudes saris nombre d’êtres s’entre-dévorant sans cesse.La vie est là si intense qivoa la croirait un produit spontané de la matière en ébullition. Et partout aussi des parasites appa raissent, vivant et se perpétuant^ au détriment des êtres eux-mêmes. Tout animal, toute plante, a ses parasites et ceux-ci en nourrissent d’autres. La loi de vie est si impérieuse quelle efface pour ainsi dire le monde mate riel sous son développement. . Oui, ce que notre planète nous mon tre, c’est la vie, la vie débordant de toutes parts, comme si notre petit monde était une coupe trop étroite pour la contenir; la vie répandue en germes innombrables,dont le plus grand nom bre sont perdus ou improductifs; la vie imposée par une reproduction sans arrêt ni trêve ; la vie multipliée au détriment d’elle-même ; la vie résultat définitif du groupement de tous les atomes. Voilà ce que nous présente le spectacle du monde que nous habitons. Ce monde est minuscule, incomplet, imparfait, misérable; mais pourtant, il a aussi ses beau tés et ses grandeurs ; dans tous les cas, il est sous nos yeux et il nous parle son langage. Nous devons le voir, nous devons l’enten dre. Et de cet abîme inférieur nous pourrons essayer de nous élever aux immensités de la nature. CAMILLE FLAMMARION. PETITE GAZETTE RIMÉK CHANSON POUR CABE8AT Or, Cadenat, député de Marseille, Chantait ainsi: — A mes copains je veux casser l’oreille, La tôle aussi ! j’en veux tomber un — quand ils seraient treize — A chaque coup... Le vent qui souffle à la Chambre française M'a rendu fou ! Je frappe tout ce que ma main rencontre. Ou faible ou fort ; 11 faut enfin que le Midi se montre, Coquin de sort ! N’approchez pas, car plus rien ne m’apaise : Tout mon sang bout.,. Le vent qui souffle à la Chambre française M'a rendu fou I On ne peut plus me reconnaître quand ce Démon me lient ; • C’est là pourtant mon genre d’éloquence, On le sait bien. Pauvre Cbapuis ! je l'ai mis mal à l’aise Du crâne au cou... Le vent qui souffle à la Chambre française M’a rendu fou! Combe trahit, et c’est indéniable, Officiel : Lui oui. jadis, travaillait pour le diable Parole du ciel ! A Notre-Dame, il doit avoir sa chaise, Son cierge — tout ! Le vent qui souffle à la Chambre française m’a rendu fou 1 Je sens en moi la colère s’accroître... Combes, usé, Un beau matin entrera dans un cloître Autorisé, ..... , En regrettant — je vois le sol qu il baise ! Ceux qu’il dissout... Le vent qui souffle à la Chambre française M’a rendu fou ! Ils ont trahi, tous tant qu’ils sont, et Combes Et Delcassé, Ce ministère a mérité des tombes : Qu'il soit cassé ! . Vraiment il n’est — tant je le vois qui biaise Pfus de mon goût. Le vent qui souffle a la Chambre française M'a rendu fou !...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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