Extrait du journal

Le costume en drap, semblable au feutre du chapeau, se composait d’une jupe unie et d’une jaquette qui moulait des épaules tom bantes, d’une élégance rare,et une taille d’une souplesse de liane. La main gantée de Suède était aussi petite que celle de Gabrielle. Guillaume s’écria en ouvrant les bras : — o mon Hélène!... ma fille!... Elle lui sourit divinement de sa bouche aux lèvres semblables à des cerises mûres, et tomba sur le cœur du brave homme. Mais, après les premiers baisers, elle dit : — Où C31 Gabrielle? Bredouillant, perdant le sentiment de tout ce qui n’était pas son adorée, le vieillard ré pondit en montrant les futaies de la villa des Sources : — Là-bas... Hélène avait payé le cocher, qui descendait les malles. a . — si j’y allais? fit-elle hésitante et tentée. Guillaume répondit : — Madame la comtesse est ici, et pas dans son état naturel, tu peux croire l — Elle est malade?.. Ah! — Oui, très souffrante... Tu ferais peut-être bien d aller la voir. Elle est dans lo petit salon. Après tu pourras rejoindre ta sœur et ta mère. — Bien I fit la jeune fille; papa, fais rentrer les colis, n’cst-cc pas ? — oui, tu peux y compter, flfllle de mon ^M’embrassa de nouveau et ne put s’empê cher d’ajouter avec tout son amour paternel exultant de joie et d’orgueil : — Es-tu Jolie, mon Hélène !... Tu as em belli, sals-tu, depuis trois ans qu’on ne t’avait vue. Tu n’as pas l’air d’une fille de domestiques, mais bien d’une petite marquise....