Extrait du journal

ment, au décès de quelqu’un qui a longue ment souffert, on prononce cette oraison rapide : — La mort était pour lui une délivrance. Mais de là à distribuer soi-même le tré pas il y a des limites que Baudin eut l’in discrétion de franchir. Nul, plus que le médecin n’aurait l’oc casion d’exercer, si cela était admis, le droit de tuer le malade incurable. Les soins que donne le praticien sont, à l’égard de certains clients profondément atteints, illusoires et sans utilité réelle. Mais ils sont indispensables pour l’adoucisse ment des derniers jours du patient. Quel quefois, devant la science, impuissante à abolir tout au moins la douleur, le malade, désespéré, sollicite, implore le coup fatal. Mais le médecin connaît trop la hauteur et la gravité de son rôle pour écouter le mal heureux. Tant qu’une flamme de vie brille encore, elle reste sacrée, car c’est peut-être à. elle que s’allumera encore le flambeau d’une longue existence. Baudin n’avait pas de ces scrupules.

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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