Extrait du journal

A l’heure même où notre budget en retard de cinq mois a été voté avec un déficit théorique de trois milliards et plusieurs centaines de millions, la Bel gique, dont les finances sont aussi mal en point que les nôtres, a annoncé une série de mesures d’assainissement qu’il nous faudra prendre pour modèles. Pour ceux qui ont suivi les débats de la Chambre et du Sénat pendant la confection du budget si mal équilibré, il est certain que la carence législative est indéniable. Confusion et impuissance, voilà le bilan. Pour la première fois il est admis officiellement que l'Etat peut dépenser plus d'argent qu'il n’en a dans, sa caisse. Un particulier qui conduirait ses affaires privées selon cette arithmétique fantaisiste irait tout droit à la faillite. L'Etat s’en tirera par l’emprunt ou par l'inflation monétaire. Ce sont deux moyens d’infortune qui se complètent et sont aussi détestables l’un que l'autre. On les a éprouvés. Par malheur, môme quand on est l'Etat, pour emprunter il est nécessaire d'inspirer confiance et si l’on réussit à émouvoir les thésauriseurs il faut leur verser l’intérêt du prêt et de plus leur assurer le remboursement. C’est une politique financière sans issue. L'inflation monétaire c’est, d’autre part, la course à la dépréciation du franc, ce « franc inférieur » dont on a parlé à la Chambre et au Sénat et qui finirait par n’ètre plus rien du tout, même avec tout l’or de la Banque de France. Alors, comment en sortir ? La Belgique, comme nous venons de le dire, nous a indiqué son procédé. 11 consiste à sabrer vigoureusement dans...