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Le Petit Marseillais, 2 octobre 1915

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Le Petit Marseillais
2 octobre 1915


Extrait du journal

D’Alsace, 29 septembre. Lorsque les Alsaciens apprirent que les Allemands venaient de subir un grave échec en Champagne, ce fut une grande joie et ils en demandèrent aussi tôt la confirmation. Et un capitaine d’état-major leur télé phona : « Tranquillisez-vous, tout va bien. Ce n'est certainement pas encore la bataille de la Marne, mais c’est un très beau succès. Nos troupes ont « donné » avec un entrain merveil leux. Je n’oublie pas l’artillerie. A certains endroits, il n’y avait pas un mètre carré qui ne fût touciiô par nos obus. Les tranchées ne formaient plus qu’une immense carrière où rochers, buissons, arbres, étaient complète ment bouleverses. On me signale déjà la prise de 19 canons et près de huit mille prisonniers. La faute d’Amas n’a pas été renouvelée. Sans nous réjouir trop, nous sommes contents. » Le soir, à 6 heures, les nouvelles qui arri vaient par les automobilistes étaient toujours meilleures.aussi soldats et civils ne cachaientils pas leur joie. L’effet moral a été considé rable sur toutes les troupes du front d’Alsace. De Pfetterhouse à Thann, et plus au Nord, dans la vallée de Fecht, où les alpins eurent à lutter ces jours, non seulement contre leurs adversaires, mais contre une température très mauvaise, l’enthousiasme provoqué par ces succès qui, aujourd’hui, sont beaucoup plus importants qu’on ne voulait le croire — a fait oublier toutes les fatigues. Quelle que soit la suite de ce mouvement en avant, nous avons la conviction que l’effet moral produit autant sur la troupe que sur la population civile équivaut à une sérieuse vic toire. On entendait même des poilus regretter leur inaction, nous disait un officier. « A quand notre tour, disaient-il s. Y en aura donc rien que pour ceux du Nord ? » Cette nouvelle ajira servi à renforcer la confiance que les petits troupiers français ont en leurs chefs. Car si cette victoire dit à la Belgique : Confiance ! elle a dit à l’Alsace : Espère I...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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