Extrait du journal

par Emile Thomas Il est prouvé que Brcnnus a toujours raison. Malheur aux vaincus dans la lutte sociale. Et c’est un fait qui nous enlève bien des illusions sur le caractè re généreux des revendications sociales. On nous dit qu’il faut aider à la re fonte des conditions de la vie. Bien sûr, et plus nous obtiendrons de bien-être pour tous, de justice et de cordialité ré ciproque, mieux cela vaudra. Mais depuis que les réformes écono miques ont été décidées, nous voyons se créer et s’affermir une cruelle inégali té dans la répartition des bienfaits poli tiques. Les bénéficiaires de ceux-ci n'en tendent pas les plaintes des citoyens moins favorisés. On a dit souvent quelle est la misère des classes moyennes. Il y a là une fou le de gens qui n’ont droit ni au secours de chômage ni à aucune indemnité de la part de la collectivité. C’est l’indigen ce la plus douloureuse parce qu’elle ne s’affiche pas. C’est qu’en effet, même dans le pau périsme, il existe des situations officiel les. Les pauvres ne sont pas tous" sur le même plan et cvqx qui ont. le droit de réclamer par les voies syndicales, par l’action électorale, sont des pauvres de première zone, des pauvres ayant pour ainsi dire une position dans la société. Les autres, ceux de deuxième zone ou de plus loin encore, sont les obscure travailleurs que l’âge a abattus qui furent d’économes Français, confiants dans les lois de leur pays, et que la tour mente sociale laisse désemparés. Pour eux rien, pas même la pitié des pauvres pltis heureux. 1 (Lire la suite en 9* page) ....