Extrait du journal

Subitement il a retenti l'autre matin. Garde à vous 1 « On va être obligé de faire trois ans comme autrefois ». Tel fut le résumé suc cinct d'une communication officieuse qui ne tarda pas à faire le tour des journaux, de Brest à Nice et de Dunkerque à Bayonne. C'est, en effet, la probabilité de demain. Si lourds que soient devenus les impôts, on s’accommode encore d’un supplément de charges : plaie d'argant n'est pas mortelle. Mais ce qui touche de près le paysan au tant que le citadin, c’est le prolongement du séjour des fils à la caserne. Le service de deux ans avait été ac cueilli comme un soulagement. Faudrait-il donc y renoncer et revenir à l’autre, à ce lui qui éloiggie des travaux, des intérêts, des affaires le jeune conscrit pour trente-six mois de son existence ? Il semble bien que ce soit là le seul moyen de combler le déficit en hommes qui appa raît si criant depuis que l’Allemagne a pro clamé l'intention de porter au paroxysme sa puissance militaire. Notre pays est vraiment un pays de res...