Extrait du journal

Londües, 2 septembre. — Les ministres réunis aujourd'hui pour examiner la situation en Méditerranée ont pris deux importantes décisions, dont le but est d'asïurcr la sécurité du transit en Méditerranée. Ils ont décidé, en premier lieu, de renforcer la flotte de contre-torpilleuri qui croise en Méditerranée occidentale et d’autre part d’accepter le projet français de réunion des puissances riveraines de la Mediterranée. En ce qui concerne le premier point, bien qu'on ne sache pas encore combien d’unités nouvelles seront appelées à patrouiller dans la zone occidentale, on prévoit généralement l'envoi d’une nouvelle flottille, c’est-à-dire huit contre-torpilleurs. 11 est possible que quatre d'entre eux soient détachés de la flotte de la Méditerranée orientale actuellement au large des côtes de Grèce et quatre autres du service de contrôle établi au large des côtes nord de l'Espagne. S'il en était ainsi, 19 contretorpilleurs feraient la police dans le bassin occidental. •tirs instruction* données à ces bâtiments sont plus sévères que celles qu'ils avalent reçues le 18 août. Ils ont. en effet, pour mission de chasser, de traquer et de couler, où et à quelque moment qu’il le trouve, tout sous-marin qui aura commis un acte d’agression contre un vapeur ou un bâtiment britannique et dont les carnctéristioues auront été relevées. . ... En dehors de ces dispositions Immédiates, les ministres ont envisagé 1 aspect général et politique du problème méditerranéen. Les hésitations que le gouverne ment de Londres pouvait éprouver en présence de la suggestion française visant à la coopération des puissances riveraines de la Méditerranée dans une tâche de sécurité commune sont entièrement dissipées par les nouveaux incidents qui vien nent de se produire coup sur coup. Au surplus, tes hésitations n'ont jamais porté sur le projet lui-même, mais sur .‘opportunité de son application immédiate. On présume toutefois qu’il s'agirait de donner aux flottes de toutes les puissances représentées le bénéfice de la protection les bâtiments de guerre de chacune d'entre elles, alors que jusqu’ici chacun avait Agi pour son propre compte. Des échanges de renseignements, suppose-t-on, per mettraient peut-être de repérer et de deeeler les sous-marins, auteurs d'une agres sion. En ce qui concerne les autres idées qui avaient été mises en avant, à savoir un recours au Comité de non-intervention permettant de lui soumettre la question de l'intervention italienne dans la prise de Santander et d’autre part la suggestion d'un pacte méditerranéen, ces deux projets font toujours l’objet de consultations entre les gouvernements de Paris et de Londres. D'ailleurs, le Cabinet britannique se réunira mercredi matin, à 11 heures, sous la présidence de M. Neuville Chamber lain, qui rentrera d’Ecosse avant cette date pour étudier à la fois cette question et déterminer la politique qui sera suivie par la délégation anglaise à Genève....