Extrait du journal

! selle ; et nous devons nous en féliciter. 1 La seule chose qui me choque est d'être oblige de constater que, tout en tendant le derrière, nous continuons a faire les bravaches. Quelle rage de n’êlre pas franc ! J’ap prouverais le gouvernement qui, cons cient de sa faiblesse, dirait tout crûment dès le début d’une affaire. « Vous savez, moi, je cane. Si une révolte m’apparaît dangereuse, je cane ; si un ennemi extérieur me semble le plus fort, je cane encore. » Je sais bien que les gens bien informés ne s’y trompent jamais; mais il y a les gens bornés qui peuvent com mettre des impairs en lisant des déclara tions si contraires à l’événement. i C’est ainsi que, un jour, je vis devant une affiche qui reproduisait un discours ministériel trois paysans, dont l’un di sait : « A la bonne heure ! voila un rude gars ! Il ne le leur envoie pas dire ! Il ne le met pas dans du papier ! Voyez comme il donne sa parole ! » Seulement, il en a tenu une autre, dis-je, en m’avançant. Puis, conciliant comme il convient : « Il faut bien, ajoutai-je, un peu de variété dans l’existence. Quand dire et faire sont différents, on n'a pas à crain dre la mon otomie. Peut-être est-ce. en effet, un moyen qu’on a trouvé de contenter tout le monde. A ceux qui aiment l’énergie, on dit : « Voyez ma phrase. » A ceux qui prêtèrent la soumission, on montre les actions. Et l'on n’a peut-être pas aussi tort que je le pense. Car le proverbe : Vcrba vo lant, est faux comme tous les proverbes. Il n’y a que les paroles qui restent. Dans un siècle d’ici on pourra croire que c’est la Serbie qui a obtenu gain de cause, et que ce sont nos grévistes qui ont fait des concessions. * HENRY MARET....