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Le Petit Marseillais, 4 décembre 1905

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Le Petit Marseillais
4 décembre 1905


Extrait du journal

railleries mal interprétées, sans doute ; j’ai eu une minute de folie, comme en ont parfois les hommes... J’en ai demandé le pardon... Je me suis vu impitoyablement repoussé et la vengeance a été sans miséricorde... On m’a frappé en plein bonheur, au moment où je croyais toucher au comble de la félicité 1 On m’a arraché le cœur en me volant la seule femme qui l’ait jamais fait vibrer. Peut-être tu aurais pu résister, me défendre en te dé fendant toi-même... Je ne veux pas le savoir. Tu me disque tout est fini entre nous... Soit. J’ignore tes projets et je pourrais les contra rier, user de mes droits de mari, le contrain dre à me suivre... Il fut pris d’une convulsion de rage sourde à la vue du trésor d’amour qu’il abandonnait à d’autres et devant lequèl tous ses désirs se réveillaient, comme autant de serpents qui lui auraient mordu les chairs, dans un accès de jalousie féroce. II lui étreignit le poignet dans ses doigts de fer, l’arracha de son banc et la jeta à genoux devant lui en criant à ses oreilles : —Je pourrais te tuer.te briser à mon tour... Elle ne poussa pas un cri, pas une plainte. Il entendit seulement ce triste souhait sordc ses lèvres : — Que ne suis-je morte t - Sa fureur tomba subitement. I! la releva avec douceur, se rappela son serment au capitaine Brossart, et reprit : — J’ai tort, je suis une brute, une bête fé roce, et je me méprise moi-même. Je t'ai trop aimée pour te faire du mal. Tu as été la joie de ma jeunesse, le rayon de soleil de mon passé, mon espérance. J’ai cru à ton affec tion... Je me trompais. L’amitié ne s’exprime pas avec froideur ; elle ne voit pas les gout tes de sang qui s'échappent de la blessure de l'aimé sans essayer de guérir la plaie... Reste donc où tu es, choisis ton chemin, fais ce que tu voudras... Tu n’as rien à craindre de moi I Mais si tu aimes les autres, dis-Leur de pren dre garde, de veiller à leur sécurité. Je les...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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