Extrait du journal

Triomphe de l’espèce humaine^ Uù surgissent tant de héros A C© fut, toute cette semaine, I*a semaine des aéros 1 Frissonnant d’angoissantes. fièvres, Suivant leur vol dans le ciel pur, Nous avions les noms sur les lèvres De ceux qui passent dans l’azur l " -*» Car, s’envolant à tirc-d’ailes, Nous ne savons plus si ce sont De formidables hirondelles Qui sc disputent l’horizon ! Au mépris de toutes les règles, Frappant à la porte de Dieu, lis se battent avec les aigles Dans l'immensité du ciel bleu §■ Même on dit — célestes louanges —* Qu’assis sur des nuages blancs, Des anges — oui, monsieur, des anges — Ont vu passer les monoplans ! Si Dieu daigne le leur permettre, On verra -— c’est en son pouvoir — Un beau jour, tous les saints se mettre A la fenêtre pour les voir { Et peut-être, par jalousie De l’aéro qui s’élança, Diront-ils, quoiqu’on* s’extasie : — Nous, nous sommes montés sans ça ! » Qu’importe ! la route est tracée ; Et devant nos yeux ébahis, Ils vont, ainsi que J a pensée, Dans les cicux de tous les paya J Fi ! des barrières surannées, Et des murs que l'homme a conçus-'} Il n’y a plus de Pyrénées, Dcpùis qu’on y passe dessus f Ils vont, dans la route inconnue* Et nul n’arrête leur essor, Nul douanier, assis dans la nue. N’exige d’eux leur passe port 1 Car, dans les routes éternelles, Où l’oiseau seul hier alla, 11 n'y a pas de sentinelles Qui leur demande : — Qui va là ri Ils savent, mêlant tonte race. Là-haut où meurent nos débats* Et n’en ayant pas vu. de trace, Que la frontière n’est qu’en bas f Et ces vainqueurs d’étranges sortes, Venus du pays étoilé, Pénètrent par-dessus les portes Que les peuples fermaient à clé T C’est ainsi, jusqu’à nous transmise. Par ce chemin mystérieux, Que la fraternité "promise Devait nous arriver des cieux I XAVIER MAUNIER.,...