Extrait du journal

plus grande et mit l'adresse donnée par la jeune fille à son vieux parent. Le pli disparut ensuite dans la poche de sa tunique, et Kàlouth descendit au jardin, lon gea en flâneur les pelousés, puis s’enfonça dans les profondeurs du parc. Près d’un petit pavillon rustique il aperçut un jeune gars qui ramassait en tas les feuil les sèches tout le long du chemin. C’était un garçon de Liqnerol, engagé de puis peu au château comme aide-jardin ter, sur la recommandation instante du maire, lequel était vaguement son cousin, et dési rait se débarrasser d’un mauvais sujet en le casant quelque part. Antoine Harnois n’aimait guère le travail, mais en revanche \e cabaret avait pour lui des charmes non pareils, et les scrupules ne l'empêcheraient pas de dormir, le .jour où, pour satisfaire ses appétits de paresse et de débauche, il trouverait d’une façon quelcon que le moyen de gagner de l’argent. Kàlouth, qui connaissait son personnage, l’aborda et lui dit : — Veux-tu gagner cent francs dans la jour née ? De stupéfaction, Antoine laisse tomber son râteau. — Cent francs, je crois bien ! s’exclama-til. et qu’est-ce qu'il faut faire pour cela ? — D’abord aller demander au maître jar dinier la permission de la journée. Tu as quelqu'un de malade chez toi que tu dois aller voir, est-ce compris ? — Pour sûr 1 on n’est pas une cruche, et après ? Quand on l’aura cette permission ? — Tiens, voilà déjà vingt francs d’acompte. Ils seront en plus de la somme convenue si tu sais agir adroitement. Après, tu iras t’habiller et tu prendras à Chancenay le train pour Paris. Je t’attendrai à la gare de l'Est à midi. Sois exact. — C'est bon. à midi tapant on arrivera. Mais dites donc, vous, au fait ?...