Extrait du journal
sité absolue, dans une démocratie, de faire peser 1 sur tous les citoyens les mêmes charges, aussi bien les charges militaires que les charges finan cières; ils affirment bien aussi que la vie militaire est une excellente école par laquelle doivent passer tous les citoyens pour y compléter leur éducation civique et pour se fortifier à la fois au moral et au physique. Mais, depuis dix ans, on a reconnu combien il serait difficile, en pratique, de faire supporter à tous les citoyens les mêmes charges militaires d'une façon rigoureuse. D’une part, notre budget s’y oppose à moins de s’accroître dans des prep friions que ne justifierait pas l’état de nos finances ; d’autre part, il est im possible d’admettre que la même durée d’instruc tion militaire soit rigoureusement nécessaire pour former un bon soldat, quel que soit le sujet. Enfin on commence à se douter aussi, que bien des car rières libérales, que bien des professions se raient entravées par le service uniforme de trois ans qui viendrait brusquement arrêter les études de jeunes gens n’ayant aucun goût pour la car rière militaire. On comprend aussi que ce n’est pas parce qu’on aura gardé ces jeunes gens trois ans sous les drapeaux au lieu d’un, qu'on aura fait naître chez eux la vocation militaire, ce n’est à coup sûr pas eux que l’on pourra retenir au régiment à la fin de leur service en faisant miroiter à leurs yeux les galons de sous-otliciers, voire même des épaulettes d’officier dans un avenir plus ou moins rapproché. Toutes ces idées ayant, aujourd’hui, cours dans le public, montrent combien on est loin d’être partisan, sans réserves, d’un régime nouveau, dont les résultats ne paraissent pas devoir,à beau coup près, donner des résultats aussi satisfaisants que ceux de l’ancien système qu’il s’agit de ré former. Ce sont ces tendances de l’opinion publique qui vont se traduire par une série d’amendements à la tête desquels il faut placer les amendements de M. Ténot,que nous signalions l’autre jour.Déjà, M. Ténot cherche à remplacer le volontariat, qui n’est devenu si impopulaire que parce qu’il a été mal compris et mal appliqué, par la création d’écoles militaires ouvertes à certaines catégories de jeunes gens, fermées à d’autres, et d’où l’on ne sortirait, nous ne savons ni comment, ni au bout de com bien de temps. Ce n’est vraiment pas la peine de supprimer le volontariat, pour lui substituer un régime où l’arbitraire tiendrait encore une plus large place, et dans lequel on n’aurait même plus l’excuse de vouloir démocratiser et fortifier la jeunesse française par la vie de la caserne. Mais en laissant de côté la question du volonta riat, il est permis de se demander avec M. Mar gaine, si, au point de vue militaire, la nouvelle loi vaudra l’ancienne ; car, en délinitive, toute la question est de former le plus de soldats possible, ayant la meilleure instruction militaire et restant le moins de temps sous les drapeaux. Or, s’il est vrai que, théoriquement, le service de trois ans nous donnera, comme armée de première ligne, un plus grand nombre de soldats, il est vrai aussi que cette armée, ou nous coûtera plus cher, ou recevra une instn c -ion incomplète, étant donnée la nécessité où l’on sera d’en tenir une partie en congé, il y aura encore un moyen d'économiser, ce sera d’accorder le plus de dispenses possible, mais précisément c’est contre l’abus des dispenses que l’on veut réagir. On voit donc que, pour le moment, on tourne dans un cercle vicieux et que les difficultés à ré soudre, si l’on veut faire une loi qui satisfasse tous les intérêts en cause, sont des plus grandes. Nous verrons comment la Chambre se tirera de ces dif...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
En savoir plus Données de classification - rabit
- ismaël
- ténot
- sicard
- maureau
- allemand
- provence
- darwin
- sait
- pélissier
- marseille
- mirabeau
- paris
- aix
- algérie
- lyon
- panama
- egypt
- tunis
- cardiff
- sénat
- suez
- parlement
- la république
- d. g.
- banque de france
- crédit foncier