Extrait du journal

LES CARGAISONS ALIMENTAIRES Il y a peu de temps encore, l’Europe sa nourrissait à peu près exclusivement de ses bestiaux. Les steppes fertiles de l’Ukraine et de la Russie du Sud ainsi que les plaines de la Marche fournissaient de proche en pro che ce que l’Occident enlevait a des marchés plus à l’Est. Malheureusement les longs parcours ot surtout la traversée des steppes arides de la Podolie par les troupeaux leur infligent des fatigues qui les poussent à l’anémie, et c’est dans ces vovages qu’il faut chercher le plus souvent l’origine des épizooties qui viennent désoler fréquemment le commerce des bes tiaux, notamment de la peste bovine dont quelques cas viennent de se produire en Allemagne et en Angleterre. C’est sans doute la même raison qui rend le bœuf d’Algérie, dont s’approvisionnent largement Marseille et Cette, si sujet au téni^, et des médecins provençaux attribuent à l’usage de cette viande les atteintes trop fréquentes de l’homme par cette maladie. Les chemins de fer causent également aux bêtes à cornes une déperdition sensible de leur poids et les prédisposent mal au séjour dans des marchés qui, comme le nôtre, lais sent beaucoup à désirer. En sorte qu’on finira par reconnaître que, pour s’approvisionner de bonne viande, il faut épargner aux bêtes les angoisses et les fatigues, et que ce n’est qu’au voyage par bateaux qu’on peut récla mer de telles conditions. Les conserves de foun'age ont fort bieu réussi dans les essais qu’en a faits dernière ment la cavalerie de la garde russe. Des té moins oculaires confirment les bons résul tats publiés par l'invalide russe du 8 juillet,...