Extrait du journal

UNE COLONIE DE JUIFS On écrit de Londres : Quatre mille juifs se sont rassemblés, la nuit dernière, au Théâtre du Pavillon, a XVhitechapel, pour célébrer le troisième anniver saire de l’organisation territoriale juive con nue sous le nom de llo, ayant pour objet de former une colonie de juifs. M. Israël Zangwill, parlant du programme visant cet objet, a dit qu’il avait tout un plan sur pied pour constituer la colonie. Il y a trois ans, beaucoup de gens voyaient de grandes difficultés dans cette formation ; mais, maintenant, les difficultés ont disparu. Il a été représenté qu'aucun juif ne pourrait travailler le sol ; mais les événements ont prouvé que les juifs pouvaient s’emparer du sol, comme les canards s’emparent de l’eau. C’est un grand mouvement agraire qu’il faut faire revivre sous le cri : « Retour à la terre ! » M. Zangwill a insisté auprès des juifs pour qu’ils aillent eu .Amérique, non dans l’Ouest, mais dans l'Est. « il n’y a, a-t-il proclamé, aucun temps plus rempli d’espérance pour la formation d'une colonie juive. Une expédition peut être rapidement organisée pour porter ses inves tigations sur une certaine terre dont je ne puis autrement donner le nom. Nous avons les fonds et les moyens de montrer que ce ne sera pas une œuvre vaine. M. Fels, un gentleman qui a versé 300 livres (7.500 francs) dans l’entreprise, a parcouru 5.000 milles pour voir un président d’Etat américain, de façon que si notre plan n’aboutit pas, nous aurons quelque chose pour nous replier. » L’orateur a fait ensuite quelques commen taires sur la relation existant entre le mou vement Sion et le llo. « Les Sionistes, dit-il, espèrent retourner et faire une colonie en Palestine. Ceci est im possible. Mais une entente entre sionistes et le Ito sera une excellente chose. « 11 y a, conclut-il, un mouvement sur pied pour célébrer par un banquet le jubilé de l’émancipation des juifs. Je n'y assisterai pas. Plutôt que de célébrer en un festin une pareille fête, je prétends la célébrer en fai sant quelque chose pour les milliers de juifs qui vivent hors de l’Angleterre, dans l’enfer de l'esclavage. » — X. Un Gâteau Frais ! On nous écrit de Gênes, le 3 août : Il vient d’en arriver une assez bonne à un grand pâtissier de Cènes. Le 15 décembre 19U0, ce pâtissier, sur la demande d'un client parisien, expédiait à Paris, avenue de l'Opéra, par la poste, un gâteau spécial qui se fabrique à Cènes et pour la confection duquel sa maison est très connue. Par suite de quelles circonstances, erreur d’adresse, absence du destinataire ou négli gence de la poste, le gâteau ne fut pas re mis ? On ne sait. Toujours est-il que, au bout de six mois, pendant lesquels L’envoi avait dormi dans quelque coin de bureau, on s’avisa de le renvoyer à son expéditeur, à Gênes, grevé d’une taxe nouvelle de 1 fr. 95. Un beau jour, en effet, de l’année dernière, le pâtissier génois recevait un avis de se pré...