Extrait du journal

Lvon, 4 mars. — Le tueur rouge, le lâche assassin de deux vieil les femmes sans défense, l’homme au passé chargé de crimes, a don né hier le premier signe de faiblesse depuis son arrestation. Comme on venait île l’extraire île sa cellule île la prison SaintPaul, pour le conduire au cabinet de \1.. le juge il instruction Yves Brunei, il dit à un île ses gardiens: « J’ai moins bien dormi que l’autre nuit... Pourvu qu’on aille vite maintenant... » L’idée de la mort Il semble que l’horrible personnage se précipite, précipite sa vo lonté à la rencontre de son destin futur. Il > a dans ses yeux un éclat qui ne provient pas d’une fièvre phy sique. Il a su accommoder son esprit à I idée de la mort qui s’avance, comme déjà ses mains avaient pris l’habitude de tuer. Personne ne plaindra le misérable, mais on frémit en songeant aux pensées qui l’assaillent désormais jour et nuit. Un luxe de pré cautions inouï axait été pris pour défendre Philippe contre la tenta tion perpétuelle qu'il a île mettre fin à ses jours. Les gardes ordinaires avaient été doublées à la prison Saint-Paul. Des gendarmes avaient été requis en nombre inaccoutumé. Nous avons demandé à un des gendarmes qui accompagnaient le tueur s'il lui paraissait plausible que Philippe ait pu, comme nous le disions hier, rester 25(1 kilomètres caché sous une banquette alors qu'audessus île lui deux pandores escortaient un vulgaire vagabond et dis cutaient paisiblement. L honneur île la maréchaussée lyonnaise a été sur ce point piqué au vif. C’est très probablement la seule déclaration de Philippe que l< s gendarmes ne veuillent point croire. Dans la gendarmerie, on a I esprit île corps et les gendarmes lyonnais ne veulent pas admettre que la distraction des gendarmes île Remiremont puisse leur être imputée. Aussi, fallait-il voir de quels regards jaloux nos gendarmes cou vaient leur prisonnier tristement illustre. Quelques badauds s’étalent attroupés aux abords de la prison à la vue du service i! ordre; ils devinèrent qu'il s’agissait du Wiedmann lyonnais, et poussèrent quelques cris de mort. Une intervention île la police suffit à disperser le petit attroupe ment. i\l. Yxes Brunei attendait Philippe dans son cabinet, et l'hom me eut les pieds entravés pendant toute la durée de son interroga toire.....