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Le Petit Marseillais, 5 octobre 1907

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Le Petit Marseillais
5 octobre 1907


Extrait du journal

ceux des amis qu’il peut compter au Parle ment français pour faire aboutir leur des sein. Nous tenons d’une source sûre qu’il les multiplie et qu'il ne désespère pas d’arriver à ses fins, à la condition toutefois que des in cidents politiques l’y aident, car si le minis tère conserve le pouvoir, comme il y a appa rence, il n’a rien à attendre. Au quai d’Orsay, on est opposé de la façon la plus nette à tout arrangement qui aurait pour base la question marocaine. A ceux qui ont pu récemment en tretenir le ministre des affaires étrangères du projet dont nous parlons, celui-ci a fait tou jours cette réponse, que la question maro caine ne comportait aucun accord spécial avec l'Allemagne, par la raison bien simple qu’elle avait été réglée par l’Europe à la con férence d’Algésiras. M. Clemenceau partage absolument les vues de M. Pichon. Un haut personnage politique, qui nous a prié de taire son nom, nous disait : « En l’état actuel des cho'ses, il n’y a pas d’entente possible .avec VAllemagne. Non seulement cette entente n’est pas désirable, mais elle nous serait nuisible, en ce sens qu’elle éveil lerait les susceptibilités de l’Angleterre, sans l’approbation de laquelle nous ne ferions rien, du reste, dans le cas, tout à fait impro bable où des négociations ayant pour objet un accord avec l’Allemagne viendraient à être officiellement entamées. Je n’ignore pas que des financiers cherchent à forcer la main au gouvernement pour qu’il accorde l’inscription à la cote de la Bourse aux fonds allemands. Je comprends leur insistance. L’opération se rait très fructueuse pour ces intermédiaires ; mais le gouvernement n'a pas à s'occuper de ce détail. Voyez-vous que la France mît à la disposition des Allemands des capitaux qu’ils emploieraient à développer un armement qui servirait un jour ou l’autre à assurer leur su périorité sur nous dans la guerre qui, semblet-il, doit, un jour ou l’autre, éclater entre les deux pays ? Mais notre intérêt est, au con traire, de les sewer d’argent autant que nous pourrons, de travailler même à développer leur gêne financière, car plus ils seront dans l’embarras, moins ils seront redoutables. Nous avons pour devoir patriotique de les mettre, sous ce rapport, à notre merci, si nous le pouvons. Comment des Français in telligents peuvent-ils envisager sous un au tre aspect nos relations avec l’Allemagne, qui contrecarre notre action diplomatique sur tous les points du globe et qui. en 1005, nous a infligé la plus grande humiliation qu’une nation puisse subir ? Mais, rassurez-vous, rien ne sera fait dans l’ordre d’idées dont nous parlons. » Si les parlementaires dont il est question n’aboutissent pas, ce ne sera pas faute de s’être fort démenés ; jamais ils n’ont été plus actifs qu'en ce moment. A les entendre, -le Maroc serait à nous, si nous ouvrions le mar ché de Paris aux valeurs allemandes et nous y gagnerions encore l’établissement des rela tions les plus cordiales avec nos voisins de l’Est. D’abord, il n’est pas au pouvoir de l’Al lemagne de nous donner le Maroc que, à la rigueur, nous pourrons prendre sans la con sulter et même sans la craindre. Et puis, ce serait payer un peu trop cher le Maroc, qui est loin de valoir l’immense service que nous rendrions à l’Allemagne en mettant û sa dis position la richesse numéraire de la France. Pour que nous trouvions à peu près "notre compte à la conclusion d'une pareille affaire, il faudrait que la révision du traité de Franc fort en fût le prix. Tout simplement, et ni plus ni moins. — R. Exercices du Service de Santé en Campagne On nous écrit de Septèmes, le 4 octobre : Une grande animation règne depuis trois jours dans notre localité, aux environs de la quelle se déroulent des exercices spéciaux du service de santé en campagne, sous la haute direction technique de M. le médecin princi pal de première classe Bruant, médecin chef des salles militaires de l'hospice mixte de Nice....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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