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Le Petit Marseillais, 6 juillet 1899

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Le Petit Marseillais
6 juillet 1899


Extrait du journal

LA PAROLE DE LA FRANCE On écrit de La Ilaye : La conférence de La Haye menace de ne pas répondre aux espérances conçues par son noble Instigateur l’empereur Nicolas H. Et cela parait être surtout â l’attitude de l’Allemagne, dans la question de l’extension des armements, que l'on doit la neutralisation de tant de bon nes volontés visant de pures idées de progrès et d'humanité. Si l’échec est tel qu’on le craint, on devra au moins à la Franco d'avoir fait adopter par le Congrès de la paix une formule sauvant ce qui peut encore être sauvé dans les principes au nom desquels la conférence avait été réunie. Après la décourageante déclaration du colonel Schwarzhoff, délégué de l’Allemagne, disant, au nom de son pays, qu’il supportait allègre ment ses charges militaires et que le service obligatoire était l’essence même de l’organisa tion germanique, rassemblée n’avait plus qu’à reconnaître qu'il n’y avait rien à faire et que chaque Etat devait rester mai Ire de ses actes. C’est alors qu'est intervenue la parole de M. Bourgeois, le délégué français : « Notre but, a-t-il dit, n’est pas de nous for mer en majorité et en minorité; il faut non mettre en lumière ce qui peut nous séparer, niais nous attacher à ce qui peut nous réunir. « Si nous délibérons dans cet esprit, nous trouverons, jo l’espère, une formule d’en semble qui, réservant les difficultés que nous connaissons tous, exprime du moins cette pen sée que la limitation désarmements serait un bienfait pour l’humanité et donne aux gou vernements l’aipui moral nécessaire pour leur permettre de poursuivre ce noble objet » Et en conclusion de cette sage déclaration, M. Bourgeois a déposé la motion suivante : « La commission estime que la limitation des charges militaires qui pèsent actuellement sur l’Europe serait heureuse pour le bien-être matériel et moral de l’humanité. » La motion a été adoptée par la commission, et si tout est perdu dans les espérances immé diates qu'avait pu faire naître la conférence de la paix, il y aura eu au moins de sauvé une belle leçon de morale, et l’honneur en restera à la France. Voir, plus loin, les Dépêches de la Nuit et la Dernière Heure....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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