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Le Petit Marseillais, 6 mars 1906

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Le Petit Marseillais
6 mars 1906


Extrait du journal

ne pourrions avoir ce personnel et ce matériel qu’en nous imposant des char ges beaucoup trop lourdes. En outre, si, comme on l’affirme, la flotte allemande est aujourd’hui aussi forte que la flotte française, il serait dangereux de couper cette dernière en deux, car ce serait vou loir la faire battre en détail par son adversaire. Et alors, on arrive à cette combinaison, qui rallie des partisans aussi convaincus que compétents : réunir tous les gros cuirassés de la flotte fran çaise dans les ports du Nord pour en for mer une ou deux escadres actives pou vant se concentrer rapidement et se por ter en masse au devant de l’ennemi. Et, dans la Méditerranée, qu’y mettrait-on ? -»0n estime qu’une ou deux divisions de grands croiseurs et des flottilles de bâtiments légers suffiraient amplement pour garder ce vaste bassin, dont l'hori zon pqjitique doit être désormais sans nuage, comme le ciel bleu que reflètent ses eaux transparentes. Nous craignons qu’il y ait un peu trop d’optimisme dans cette appréciation, et, d’ailleurs, il faut tenir compte de bien des considérations secondaires dans la solution du problème à résoudre ; la tra dition elle-même et tous les intérêts pri vés, qui seraient lésés par une mesure aussi radicale que le transfert dans le Nord de l’escadre de la Méditerranée, sont des facteurs qu’il ne faut point négliger pour arriver à la solution du problème. Aussi, nous rallions-nous volontiers à la proposition que formu lait, l’autre jour, dans le Yacht, M. André Bourbon. Il estime que tous les intérêts pourraient être conciliés, et en premier lieu l’intérêt supérieur de la défense nationale, en constituant une seule escadre active, très puissante, très homogène, très rapide, qui n’aurait pas plus Toulon que Brest, Brest qtie Cher bourg comme port d’attache, mais qui les aurait tous comme points d’appui. Et cette escadre, pour être toujours prête à toute éventualité, naviguerait entre la Méditerranée et l’Océan, entre l’Océan et la Manche, sans jamais s’immobiliser nulle part au ddà du temps nécessaire à ses exercices, à® on ravitaillement ou à son entretien. Nous ne savons ce que vaudrait pareille combinaison, dans l’éventualité d’une guerre avec l’Allemagne, mais nous sommes convaincu qu’elle aurait, sur les autres combinaisons, l’avantage de mettre entre les mains de la France une force navale de premier ordre, dont la préparation et l’entraînement excep tionnels doubleraient la valeur numéri que au moment du combat. ADV....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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