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Le Petit Marseillais, 6 septembre 1876

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Le Petit Marseillais
6 septembre 1876


Extrait du journal

peuple français en particulier, il nous semble qu’une fête nationale est pour le moment inopportune. Va pour les fêtes locales, qu’on en fasse à propos de tout et même à propos de rien ; qu’on les rende aussi belles, aussi attrayantes que possi ble -/que l’art et l’industrie se donnent la main pour en faire des manifestations propres à attirer le plus grand nombre d’étrangers, le petit commerce y trouvera son compte, les habitants de la localiié.-y trouveront leur amusement, et les étran gers y viendront bien plus volontiers que pour voir une fête nationale annuelle trop officielle pour ne pas être ennuyeuse. Notre histoire, c’est triste à dire, ne nous offre, en l’année 1876, aucune date assez glorieuse ou dont les conséquences soient assez indiscutables pour que l’an niversaire puisse en être fêté par tous les citoyens indistinctement. On pourrait, il est vrai, remonter jus qu’à la bataille de Rocroi; personne n’oserait probablement contesté la gloire de Gondé; mais bien des gens trouve raient, non sans raison, que la défaite des Espagnols en 1643 ne saurait faire oublier la défaite des Français en 1870. Attendons 1 Plus tard peut-être une occasion se présentera d’instituer une fête nationale qui sera la vraie fête de la France, et non plus une sorte de parade officielle, destinée à ftfc* Tlusion àu peu ple sur sa prospérité, sur le prestige de son gouvernement, sur sa puissance mi litaire, etc. La France, aujourd’hui amoindrie, re prendra certainement tôt ou tard son rang ; il se peut même que l’avenir lui réserve une grandeur inconnue ou un rôle plus beau que celui qu’elle a jamais rêvé. 11 sera temps alors par quelque ma nifestation grandiose, analogue à celle par laquelle l’Amérique vient de célébrer son centenaire, de fêter l’anniversaire du jour où ses destinées sont entrées dans une voie nouvelle, et ce jour-là chacun oubliera le parti auquel il appartient pour se souvenir seulement qu’il est Français....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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