Extrait du journal

et Espagnols., Du reste, les deux ques tions sont liées. « Avant de reprocher à ces étrangers d’acheter nos terres, il serait utile de savoir à quel mobile ont obéi leurs pro priétaires en les vendant et pourquoi d’autres Français se sont gardés de les acquérir ? Il est évidemment moins péni ble et souvent plus lucratif de faire du commerce en ville que de labourer, fau cher, moissonner, vendanger. Or, les Italiens que le change ne favorise pas et qui ont sans doute économisé sou par sou, soit comme métayers ou même sim plement comme tâcherons, les quelques milliers de francs nécessaires à l’achat d’une petite propriété le plus souvent négligée et vendue à perte, ne reculent pas, eux, devant la peine. Pour les avoir vus à l’œuvre en Tunisie et en Algérie, nous savons de quoi ils sont capables. Très endurants, véritables fourmis beso gneuses, ni fatigues, ni privations, ni intempéries ne les empêchent do mettre en valeur un sol ingrat, d’élever une famille nombreuse et de réaliser au bout d’une vingtaine d’années, une petite fortune. On nous apprend que, dans le Gers et la Haute-Garonne, ils ont déjà transformé les terres acquises par eux ces dernières années. Ce sont, évi demment, des concurrents redoutables et l’on ne peut songer à les évincer que par les mêmes moyens honnêtes et cou rageux. Provençaux et Languedociens doivent accepter avec bonne grâce ces excellents travailleurs qui cultivent notre sol déserté. On nous objecte que ces Ita liens et Espagnols, frugaux et avares, après avoir amassé une centaine de mille francs, s’en retourneront dans leur pays, empêchant ainsi l’argent gagné sur noire territoire de faire retour à la France. Or, de l’enquête que nous avons menée en Tunisie et en Algérie, dans les colonies italienne et espagnole, il appert que ces...