Extrait du journal

Comme pourtant il ne peut se faire dans un même pays que deux gouverne ments distincts vivent côte à côte, un gouvernement républicain pour tous les centres dépassant cinquante mille âmes et un gouvernement personnel pour toutes les autres localités, il faudrait tâ cher de s’entendre et de déclarer laquelle des deux fractions du pays a le droit de se gouverner à sa guise ; eU comme une infime minorité ne saurait Taire la loi à une immense majorité, si la République que comprend et qu’admet celle-ci n’est pas compatible avec celle des citoyens des grands centres, ces derniers feraient mieux d’aller chercher ailleurs un sol moins ingrat que celui de la France pour y semer et y faire fructifier les saines doctrines de leur républicanisme, que pour nous nous trouvons un peu trop personnelles. Mais si ces républicains qui veulent la liberté pour eux seuls, et qui s’insur gent avec la parole, avec la plume et même avec le fusil quand la majorité de la nation lui impose ses désirs et tra vaille en vue de ses besoins; s’ils veulent vivre au milieu de cette majorité rurale, qu’ils se contentent d’insulter sachant bien qu’ils ne peuvent user avec elle des moyens de persuasion qu’ils n’ont pas même su employer pour soumettre les Prussiens, — nous, nous protesterons de toutes nos forces, avec notre plume, et dans une limite que ces libéraux res pectent rarement, contre les violences révoltant tous ceux qui ont conservé le sentiment du droit, delà justice et de l’honnêteté. MAXIME AüBRAY....