Extrait du journal

enfermée Toute personne placée ou retenue dans un établissement d'aliénés, Son tuteur si elle est mineure, son cura teur, tout purent ou ami peiivent, à quelque époque que ce soit et sans que les chefs d’établissements puis sent supprimer requête ou résolution, se pourvoir devant le tribunal du lieu d’internement lequel, après les vérifications nécessaires, ordonne, s’il y a lieu, la sortie immédiate. Qn a souvent parlé, à ce sujet, d’arbitraire, de complot, d’injustice. A toute époque, les attaques contre la loi ont sévi. Nos écrivains furent ardents à la polémique. Ils avaient le délire de la persécution pour les autres. En 1872, la querelle était si vive que Sarcey et Hector Ma lot, entre autres, furent invités à venir exposer leurs vues et leurs raisons. Ils éludèrent l’invitation. Ils vou laient bien propager des histoires terribles d’internement, mais ils ne les garantissaient pas. D’autre part, les législateurs entre prirent à diverses reprises de perfec tionner la loi dans ses garanties. Un projet de loi fut voté en ce sens, au Sénat, en 1887 et introduit à la Chambre, où il ne fut repris qu’en 1894, par Joseph Reinach. Là encore, ce fut 'l’oubli. Les fous n’ont pas de chance. Us en ont même si peu que la loi actuelle qui les protège ou les acca ble est inobservee par scs tuteurs naturels. Il y a fort longtemps, le docteur Bourneville s’écriait, dans un congrès d’aliénistes : « Comment ! on trouve la loi insuffisante. Or, elle permet au préfet, au président du I tribunal, au juge de paix, au maire, Sde venir visiter mes malades et je ne les ai jamais vus, ni les uns ni les autres, dans mon service. » A coup su1", cela n’a pas changé, car ces fonctionnaires ou magistrats ont bien assez de tracas avec les personnes dites raisonnables pour qu’il leur reste du temps afin d’aller voir les fous qualifiés. 11 faut, de loin en loin, un incident comme celui du déplorable Sabatier pour réveiller la passion et l’intérêt. Ne nous frappons pas, comme dit l’autre, si Boileau a tout son bon sens : Tous les hommes sont Tous et, malgré tous [leurs soins. Ne diffèrent entre eux que du plus ou du [moins. Voltaire, de son côté, définit la folie le fait d’avoir des idées incohérentes et une conduite de même. Alors nous sommes évidemment en nombreuse compagnie. EMILE: THOMAS....