Extrait du journal
M. le ministre de l’instruction publique,à l’oc casion des fêtes de Noël et du Jour de l’An, s’est livré à une innovation dont le besoin n’était res senti par personne et qui est universellement blâmée. Au lieu de donner à l’occasion de ces deux fê tes quelques jours de congé séparés par quelques jours de classe, il a accordé aux lycéens de toute la B rance douze jours consécutifs de vacances, A vrai aire le mal n'est pas grand et si quel ques parents ont songé à se plaindre de la lon gueur inusitée du congé de Noël, aucun lycéen n’aura trouvé la mesure inopportune. 1> ailleurs dans les quelques jours qui séparent Noël du Jour de l’An, comment se mettre au travail avec quelque ardeur ! Un est encore sous l'impression a es têtes de la veille et on est déjà troublé par les fêles du lendemain. Mais où l'innovation de M. Du vaux menace de devenir inquiétante pour les parents, c’est dans la transformation, déjà décidée et annoncée, du simple congé de huit jours accordé à Pâques en un mois de vacances. Les parents qui,en grande majorité à cette épo que de l’année,sont fort occupés par leurs affaires personnelles, seront peu satisfaits d avoir à garder, surveiller et distraire pendant un mois leurs enfants en rupture de bancs du collège. Ils seront par contre fort contrariés de voir les «glan des vacances» réduites à un mois ainsi que le comporte le nouveau système; ils déploreront surtout de voir celles ci brusquement coupées au 15 août, c’est-à-dire juste à l’époque ou ils se fixent à la campagne, où ils vont eu voyage, aux bains de mer, à ia chasse. Les voilà,de par le b< .n plaisir de M. Du vaux, obligés de se priver de leurs délassements habituels à la seule époque de l’année ou il leur soit permis de prendre ces délassements. Quant aux malheureux lycéens, au lieu de re prendre le travail en octobre, c’est-à-dire à une époque très favorable au point de vue de l’hy giène, c’est au milieu des grosses chaleurs de Pété qu’il leur faut rentrer en classe. Enfin, pour c mpléter ces mesures malheu reuses, M. le ministre de l’instruction publique supprime toutes les petites sorties du courant de l’année. Il n’y aura plus à l’avenir qu’un seul congé : celui de Noël au jour de l’An, et deux vacances d'un moi Pâques et du 15 juillet au 15 août. Nous ne savons si les écoliers trouveront ce système à leur convenance, mais dès à présent nous pouvons alarmer qu’il n’est aucunement a la convenance des parents. M. Duvaux répondra sans doute que de l’opinion des écoliers il ne se soucie guère et que les parents s’arrangeront comme ils pourront. D’accord, mais il est absolument tenu de se préoccuper des intérêts de l’enseignement,qui ne peuvent être que lésés par ce système. Trois grandes vacances dans l'année sont de trop, étant donné qu’après chacune d elles, il y a au moins quinze jours perdus avant que l’éleve...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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