Extrait du journal

On nous écrit de Montélimar, le 7 juin : Ce matin, à 5 heures 30, des passants ont dé couvert, dans un massif du Jardin public, vers l’hôtel de la Gare, le cadavre d’un in connu se balançant à un arbre, à 3 mètres de hauteur. Le désespéré, après constatations de la police, a été transporté à la morgue. Des papiers trouvés sur lui ont permis d’établir qu’il s’agit d’un nommé Paul-Auguste Dessemond, cocher. 28 ans, originaire de Bourg-lesValence. Dessemond, abandonné par sa fem me, qui était venue se réfugier à Montélimar, était ici depuis deux jours pour la supplier de reprendre la vie commune. Sur son refus et se trouvant à bout de ressources, il mit à exécution sa fatale détermination., — M. On nous télégraphie de Vichy, 7 juin : Le nommé Henri Baury, âgé de 35 ans, jour nalier, a tenté de se suicider, ce matin, chez lui, 2, rue Dacher, dans des conditions parti culièrement horribles. Il s’assit sur une chaise devant une glace et, s’armant de son rasoir, s’ouvrit la gorge, se faisant une. blessure de huit centimètres. Lorsqu’une voisine, attirée par les gémissements du malheureux, pénétra dans sa chambre, Baury, toujours assis, était complètement inondé de sang ; il respirait en core quand un agent, requis, le fit transpor ter à l’hôpital. Baury, qui était séparé de sa femme depuis quelque temps — celle-ci avait emmené leur enfant — donnait des signes de dérangement cérébral. Il avait été interné ; mais son état s’étant amélioré, on avait cru pouvoir lui faire quitter l’asile., — B....