Extrait du journal

tait suffisamment pour lui conseiller de ne point appeler à l’aide, dans la crainte de se trahir auprès des gens du pays. Elle traversait les champs en droite ligne malgré l’obscurité profonde, se dirigeant vers la vole du chemin de fer, bordée d’une haie difficile à franchir et qui arrêterait ses agresseurs, elle la traverserait à un passage étroit et dissimulé, connu seulement des ha bitants de Blcsmes. Mais les <*eux hommes couraient plus vite au’elle. Bientôt M*r du Surir., le plus agile des eux, la rejoignit et la saisit au vol par ses jupes., — Hardi, à toi,monseigneur! hurla Dufres ne, à l’eau la rosse, à l’eau î Le jeune escarpe, toujours silencieux, prit la Borgne à bras-le-corps, et réussit à l’entrainer, durant quelques mètres, vers le talus en pente ral/le qui dominait la rivière en cet en droit. Mais la Borgne, tout encourant, n avait pas lâché son caillou, elle lui en porta un coup terrible en plein visage. Le misérable chancela, laeüa prise tout à coup, aveuglé par le sang qui lui coulait du front. La servante, délivrée, fit quelques pas en avant, mais le Fouinard arrivait sur elle, et brusquement la saisissait à la gorge de ses doigts longs et nerveux. Une lutté terrible s'engagea, tragique, dans l'obscurité déserte. La Borgne, haletanté, sous l'étreinte qui l'étouffait, sentait ses forces décroître rapide ment: une sueur d’angoisse la secouait de frissons glacés. Cependant elle se défendait encore courageusement, frappant le Fouinard des pieds et des poings, essayant de mordre l’étau vivant dont les ongles ensanglantaient son cou. Le Fouinard, rendu furieux par cette résis tance désespérée, ne calculait plus; il serrait toujours quand un cri furieux lui échappa soudain. D’un effort suprême, la Borgne venait de...