Extrait du journal

Marseille, prit, d’une voix émue, la parole en ces termes : « Messieurs, « Hier, le cœur serré, mêlant notre tristesse au deuil de la marine et de la ville de Tou lon, nous apportions aux victimes de l’explo sion de la Liberté l’hommage de la profonde pitié de la population marseillaise, et nous nous inclinions douloureusement, mes collè gues du conseil municipal et moi, devant les cercueils de ces braves enfants de la France, frappés si cruellement dans l’accomplisse ment de leur tâche., . « Aujourd’hui, nous avons le devoir de sa luer les dépouilles de ceux de ces enfants qui, ayant vécu à Marseille, viennent y dormir leur dernier sommeil. « Notre ville n’a pas été épargnée dans l’épouvantable catastrophe. Au deuil général s’ajoutent des deuils individuels, puisque plu sieurs de nos concitoyens pleurent de chers disparus, au nombre desquels se trouvent : « Blanc Emile, matelot mécanicien de la Liberté ; « Goyer Ernest, chauffeur auxiliaire de la Liberté ; « Biaggini. matelot à bord de VErnest-Re nan ; « Baudement Joseph, matelot à bord du Suffren, que nous accompagnons aujourd’hui au champ du repos. « Messieurs, avant de dire un dernier adieu à ceux que le destin a si brutalement frappés, nous nous trouverons unis tous, j’en ai la conviction, pour souhaiter que les autorités compétentes s’emploient sans délai et sans trêve à éviter le retour de telles catastrophes. « Ce pays, terre du courage, de l’héroïsme, sera toujours prêt à tous les sacrifices pour les causes nobles et grandes ; mais il de...