Extrait du journal

La crise de l'apprentissage ne se fait pas seulement sentir dans l’industrie et les di verses branches qui en découlent ; les jardi niers commencent, eux aussi, à s’en plain dre. Jadis, de nombreux élèves-ouvriers se trouvaient réunis autour d'un horticulteur dont le nom faisait autorité ; ils écoutaient les leçons du maître, et, leur apprentissage fini, allaient par le monde fonder des mai sons dont quelques-unes devinrent fort prospères. Ces jeunes gens recevaient là d’un prati cien, savant modeste, connaissant admira blement l’art horticole, des leçons qui leur permettaient de devenir, par la suite, des horticulteurs distingués. Nous pourrions citer, comme exemple, ici môme, à Mar seille, des horticulteurs habiles et connus qui ont été des élèves assidus des grands maîtres de l'horticulture lyonnaise. Aujourd’hui, ces apprentis se font rares et des horticulteurs ayant un nom juste ment honoré en-.horticulture se plaignent que leurs fils ne veulent pas se plier aux exigences premières de leur métier. Ils pré fèrent travailler à l’usine, à l’atelier, entrer dans une banque, plutôt que de continuer Je nom que leur père avait rendu quelque fois.célèbre parmi les professionnels et les amateurs. Heureusement, tous les fils d’hor ticulteurs n'en sont pas là, et nous en con naissons qui, vaillamment, courageuse ment, se sont mis à l’œuvre avec la ferme intention de continuer le métier paternel. Ceux-là, il faut les féliciter et les encoura ger, car ils seront toujours assurés, grâce à leur intelligence et à leur travail, de se créer une situation indépendante et juste ment honorable. Mais la crise de l’apprentissage existe, et...