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Le Petit Marseillais, 9 avril 1871

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Le Petit Marseillais
9 avril 1871


Extrait du journal

l’hôpital les corps des deux offisiers de chas seurs à pied qui ont trouvé la mort dans nos rues. Tous deux étaient lieutenants ; l’un d’eux avait conquis tous ses grades dans la dernière guerre. Avant-hier matin, de très bonne heure, a eu lieu l’inhumation de ces fieux officiers. Les blessures sont presque toutes très graves. Elles ont déjà entraîné la mort de 22 personnes. * Mercredi, vers quatre heures, quelques marins montaient la rue de la République. Des membres du cercle de Provence qui se trouvaient au balcon, crurent pouvoir ma nifester leur sympathie périr les marins ; mais aussitôt ces dernier sont sifflés et hués par la populace. Ils restent néanmoins indifférents à ces démonstrations et conti nuent leur chemin. La populace, furieuse de voir le dédain répondre à d’aussi odieuses inconvenances, ameute les gamins contre les membres du cercle ; bientôt les fenêtres sont criblées de pierres et les vitres brisées. M. Camoin, locataire du rez-de-chaussée,sort indigné et reproche,cependant doucement,aux enfants, leur conduite blâmable. M. Camoin est aussitôt appréhendé par une foule hostile qui le maltraite, le bous cule et le frappe : il parvient à se dégager et s’enfuit. Une porte ouverte s'offre à ses regards, il s’y précipite et échappe ainsi à une mort probable. Une patrouille de six chasseurs arrive et est aussitôt entourée, malmenée et désar mée par les mêmes gamins qui, toujours excités par des individus mal intentionnés, et surtout par des femmes, brisent leurs fusils et jettent les morceaux dans l’égout. Un passant s’interpose, menace les gamins de les faire arrêter, la foule se jette sur lui, comme sur M Camoin, et l’assomme à coups de poings. Le malheureux se débat et finit par s’échapper, mais dans sa fuite il butte au coin d’une rue et se fait a l’angle du trot toir une large blessure à la tête, d’où le sang coule abondamment. Deux personnes le ramassent et le portent à la pharmacie voisine; il y est suivi par la foule qui hur le : tuez-le, tuez-le !. . Voilà le récit fidèle de ce déplorable évé nement, que nous empruntons au Journal do Marseille :...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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