Extrait du journal

arbres san» tète, qui ont survécu aux marmitages. Mais on remarque que les églises sont neuves dans cette vieille contrée de France, où la plupart des villagns se formèrent jadis autour de nefs romanes, — on s’étonne des clochers modernes, en briques ou en riment armé, pareils à ceux qu’on voit aux colonies, — et trop de maisonnettes à la fois récentes et. pauvres, dont les toits médioems rappellent la tôle et lo carton bitumé des temps héroïques, provoquent un serrement de cœur... ITn arrêt.. C’est la ville de SaintQuentin, que domine le grand oorps à iJemi-ruiné de sa cathédrale privée de tours. On remonte, malgré soi, à douze ou quinze ans en arrière. C’est aujourd’hui la même petite pluie pénétrante que nous avons bien connue les hivers humides aux tranchées, celle, par exemple, qui se prolongea depuiis les attaques de ta Somme, en 1916, jusqu’aux grands froids de janvier 1917. Tout à l’heure, ce sera Mauheuge. Puis Namur, Liège, place** fortes héroïques, dont, les noms sont, liés aux plus tragiques heures de 1914. Après avoir remonté la vallée de l’Oise, nous suivons la vallée de la Samhrc qui la prolonge, route directe deseen liant du Nord-Est vers Paris, route qui semble préparée do tout tempe pour un envahisseur Vision de cinquante-doux mois dans la boue et dans le sang... Il no faut pas permettre que cela recommence I Nous ne savons pas combien do temps encore la pauvre humanité se débattra parmi les guerres, nous ne «avons pas quand h; beau rêve de la paix universelle pourra se réaliser, mais la génération vivante, celle qu a fait, la guerre et. qui y a survécu, a le droit do vouloir et d’exiger que le destin du monde rie se joue plus sur notre sol de France, que ce ne soient plus nos villes, nos villages, nos champs, nets hommes qui soient les holocaustes d’un nouveau saeri fice, les victimes ni rarement mutilées d’un nouveau conflit. Donc, la paix franco - allemande. Avant tout ci d’abord, la paix francoallemande. Oui, mais l’Allemagne?... « Allez voir, m’a-t-on dit, au Petit Marseillais. Allez sans parti pris, regardez, interrogez, écoutez, et puis dites-nmus : nous aimons la paix, et nous sommes opposés à tout nationa lisme agressif, à cette excitation chauvine, à toute incompréhension systématique des peuples étrangers. Mais nous ne voulonis pas davantage être dupes. Nous ne voulons pas aller seuls sur les chemins de la paix, nous endormir en face d’une Allemagne au visage pacifique, pour nous réveiller tout à coup en présence d'une Allemagne menaçante, prête à exercer sur nous lo chantage de la guerre. Noms voulons bien tendre In main, mais à condition qu'une main loyale se tende vers la nôtre... Nous sommes très loin de ceux qui, par conviction ou par ordre, s'opposent à l’idée même do réeonoiiation. Nous savons qu’on ne peut fonder une politique féconde sur une perpétuelle mauvaise humeur, et que cela ne peut mener à rien que do répéter un éternel « Non ! » à toutes les demandes de l’Allemagne nous sommes également loin de ceux qui veulent la paix à tout prix, le désarmement à tout prix, sans se préoccuper des conséquences. Nous voulons être certains de ne pas être joués, être certains que l’Allemagne ne se. donne pas un masque d’amitié pour mieux préparer une revanche guerrière. » Bref, nous voulons savoir... » Et comme il y a avec nous lusieurs centaines de milliers de lecteurs qui ne peuvent aller en Allemagne, parler à des Allemands, avoir des contacts direct** avec le pays et avec les gens, allez à leur place,...