Extrait du journal

— Qu’est-ce donc qui t’a effrayée, ma mignonne ? Dis-moi cela ? Dis? Tu sais que je t’aime, mon enfant? Tu sais que lu peux avoir confiance en moi ? L’enfant l’écoutait, charmée. — Gomme vous me parlez bien, ma Mère ! fit-elle, souriante, depuis que « mon papa > est mort, personne ne m’a parlé comme vous ! Oui, je vais vous dire. Ecoulez. Maman n’aime pas Marseille, que j’aime, moi,parce que « mon papa » l’aimait. C’était son pays, le beau soleil, la mer ! A Paris, il y pleuvait toujours, toujours ! Maman, au contraire, a souvent répété, de vant moi, qu’elle n’était heureuse, qu’elle ne pouvait vivre qu’à Paris. — Eh ! bien ? — Depuis que « mon papa > est mort, ma man est retournée à Paris; alors, ce qui me faisait peur... — Achève ? — C’est que je me disais : « Maman doit être malheureuse de ne pas me voir;l)ien sûr, elle aime Paris, mais elle no l’aime pas mieux que moi l Alors, pour me voir et pour rester à Paris, peutêtre qu’elle se décidera à m’emmener d’ici! » Voilà, ma Mère, ce qui me faisait peur ! Aussi, tout à l’heure, quand vous m’avez dit que maman aurait, probablement, du nouveau à m’apprendre, j’ai pensé tout de euite : « Mon Dieu, elle va m’emmener ! C’est pour cela que j'ai eu plus peur incore !... Dîtes, ma Mère, ce n’est pas pour m'em-...